Marilu Marini interprète « La Journée d’une rêveuse » de Copi au Théâtre du Rond Point jusqu’au 21 mai
Elle trône en scène, royale, tantôt soliloquant, perdue dans ses souvenirs, égarée dans un monde étrange, tantôt invectivant un interlocuteur qu’elle seule peut voir. Comme la Winnie de Beckett, elle va devoir affronter encore une belle journée, s’acheminant vaillamment, une fois ses tâches domestiques accomplies, vers la fin du jour qui sera également, elle le sait, la fin de sa vie. Son arrogance tranquille et ses roucoulades enfantines la font parfois ressembler à Marguerite Duras. Mais sa langue, charnelle, heurtée, inventive et chaloupée la place sans équivoque dans l’hémisphère sud, du côté du Rio de La Plata, là ou Buenos Aires fait face à Montevideo, paradis perdu d’une enfance insouciante, devenu durant une décennie effroyable, le cimetière des disparus de la dictature militaire.
Copi, l’enfant terrible de nos années 70, dessinateur talentueux, inventeur de la femme assise des débuts du Nouvel Observateur, acteur et auteur de théâtre déjanté, baroque et flamboyant, Copi est de retour sur la scène du Théâtre du Rond Point à Paris avec La Journée d’une rêveuse, pièce écrite en 1968 pour Jorge Lavelli. C’est sa compatriote et grande amie Marilu Marini qui l’incarne dans ce spectacle qu’elle a voulu et imaginé avec Pierre Maillet, en le retravaillant pour un seul personnage, la rêveuse, et en le tricotant avec un texte autobiographique écrit en 1984 par Copi intitulé Rio de La Plata. Sur scène, lui offrant un bel écrin musical, jouant parfois le contrepoint, un pianiste, Lawrence Leherissey, arrière petit-fils de Méliès, et accompagnateur de ses films restaurés, donne la réplique en notes à une diva baroque survoltée. Marilu Marini est, aujourd’hui, l’invitée de l’Humeur Vagabonde.
Les reportages de Perrine Malinge :
- Rencontre avec Lawrence Leherissey, le pianiste qui accompagne Marilu Marini sur scène dans La journée d’une rêveuse.
- Visite de l’exposition L’esprit Français – Contre-cultures 1969-1989 à la Maison rouge jusqu'au 21 mai avec le metteur en scène du spectacle, Pierre Maillet. L'exposition salue l'esprit de controverse qui a animé artistes, penseurs et journalistes français pendant 20 ans. Tant par sa personnalité, ses spectacles et ses bandes dessinées et son esprit, Copi y avait toute sa place. C'est même une photo de lui dans son spectacle Le Frigo (1983) qui illustre l'affiche de l'exposition....
La programmation musicale :
Asaf Avidan The study on falling
Melingo Pequeño paria
Les archives de l'I.NA. :
La voix de Copi est extraite des émissions :
Le manteau d'Arlequin du 1er février 1968 et Le secret professionnel du 25 septembre 1968
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