

Lorsque dans les plus grands musées du monde, on vient admirer ses toiles, on n’imagine généralement pas que ce peintre abstrait, d’une radicalité absolue, ait pu représenter chaque jour jusqu’à sa mort une fleur dans le plus pur académisme !
- Marianne Mathieu Directrice scientifique du musée Marmottan
En 1965 le couturier Yves Saint Laurent ébranle le monde de la haute couture avec son extraordinaire collection Mondrian. Explosion de couleurs franches, formes géométriques soulignées de lignes noires horizontales et verticales, c’est le style reconnaissable dans le monde entier du peintre hollandais, inventeur du néo-plasticisme, mort en 1944 à New York. Et, lorsque dans les plus grands musées du monde, on vient admirer ses toiles, on n’imagine généralement pas que ce peintre abstrait, d’une radicalité absolue, ait pu représenter chaque jour jusqu’à sa mort une fleur dans le plus pur académisme !

Il est bon que, parfois, une exposition vienne bouleverser ce que l’on croyait savoir d’un artiste. Au vu de l’annonce de la toute dernière organisée dans le si charmant Musée Marmottan-Monet, on a cru avoir mal lu : « Mondrian figuratif » en étant l’intitulé. Sans doute des œuvres de jeunesse, du Mondrian avant Mondrian en quelque sorte. En réalité, Marianne Mathieu qui dirige le musée nous propose carrément de renouveler notre compréhension du peintre qui, démontre-t-elle en une soixantaine de tableaux, a toujours conjugué en même temps figuration et abstraction.
Grâce à la collection méconnue de Salomon Slijper, conservée au musée de La Haye, nous pouvons donc comprendre l’évolution de Piet Mondrian vers la représentation quasi mystique de l’essence des choses.
Quelques toiles


Pour aller plus loin
Le dossier de presse de l’exposition au musée Marmottan à Paris
Les extraits sonores diffusées dans l'émission
Mchel Seuphor ( 1901 - 1999, poète, romancier, critique d'art belge . Sa vie tout entière est engagée dans les révolutions de l'art du XXe siècle. Il fut l'ami de Mondrian) : "Mondrian a glissé de la figuration à l’abstraction d'abord par l'idée de la discipline horizontale verticale qu'il découvrait dans la nature... peu à peu il se met à voir dans la nature l'horizontalité et la verticalité, un dualisme fondamental sur lequel il fondera tout" Images et idées : émission du 17 mars 1968
Serge Lemoine, ancien directeur du Musée d'Orsay, spécialiste de Mondrian : Mondrian expérimente un peu tous les styles en même temps, mais ce n’est pas un suiveur, c’est un TRES grand peintre fauve : exemple, le tableau « le moulin incandescent »( 1908 ) L_es mardis de l’expo 08/02/2011 _
Marina VANCI, maître de conférences à l'université de Paris-I: Mondrian s’intéresse non pas à l’aspect extérieur du paysage (à la différence des impressionnistes ) mais à la structure du paysage : la recherche de la permanence sera une des quêtes de la peinture de Mondrian _ Les chemins de la connaissance 1986/12/1_5
Michel Seuphor : Portait de Mondrian et de son atelier à Montparnasse :un homme simple et humain pour lequel comptait seulement le tableau en train de se faire Mémoire du siècle 13/08/1991
Michel Seuphor : L’évolution de Mondrian, du cubisme à l’abstraction..... en 1922 , il écrit que ce qu’il poursuit est atteint et qu’il pourrait ne plus peindre L'art et les hommes : inventaire Montparnasse , Jean Marie Drot, -1964
La programmation musicale
Brad Mehldau : prélude et Fugue numéro 12 en Fa mineur de J.S. Bach
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Le concert d'un des plus grands pianiste allemands Peter Rösel , à la salle Gaveau à Paris ce jeudi 7 novembre à 20h30
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