Une série en 24 petits épisodes - entre 4 et 5 minutes - pour raconter "les violences faites aux femmes au quotidien". C'est le format d'H24, portée par Arte, qui veut donner des visages et montrer, sans romancer, l'horreur de ces instants.
Anaïs Demoustier incarne une patineuse qui a osé parler, 25 ans après les faits. Texte de la romancière Lola Lafon. Monologue, en réalité. Car le crime n’est pas reconstitué. C’est un témoignage dont la mise en scène rompt avec le réalisme tout en se voulant résolument évocatrice. Comme un tableau qui voudrait dépasser la frontière séparant l’abstrait du figuratif. Ainsi, la série « H24 » s’avère-t-elle un double manifeste : manifeste féministe et manifeste esthétique. 24 écrivaines ont signé 24 récits de violences spécifiquement faites aux femmes. 24 actrices portent ces voix à l’écran dans des courts métrages qui s’enchaînent sans répit, heure par heure, cloutant « 24 heures de la vie d’une femme ».
Tour de cadran où il sera tour à tour question de viol, d’insultes, de cassage de gueule, d’agression de rue, de cour de récré, de migration, de harcèlement et de talons hauts. L’intégralité est diffusée samedi sur Arte, à picorer sur le site, Arte.Tv. France Inter a choisi de s’y associer.
Invitées de Sonia Devillers, les conceptrices de la série, Nathalie Masduraud et Valérie Urrea et l'une des auteures, Anne Pauly.
L'histoire racontée par Anne Pauly se déroule sur un terrain de football. une fille coach se fait insulter. Dans une fiction, ce serait presque caricaturale. Mais c'est la réalité. Une réalité sur laquelle l'auteure a enquêté. "L'important dans cette histoire, explique-t-elle, c'est la mécanique de l'insulte. Comment l'insulte commence par essentialiser la femme et ensuite lui reprocher de pas être du bon genre.
Cette fille qui s'est fait insulter sur un terrain de foot, sur son propre terrain est une militante qui lutte contre l'homophobie depuis des années, qui a des arguments et qui est aguerri à ce style de situation, qui s'est retrouvée sans défense au moment où ça lui est arrivé."
Nathalie Masduraud et Valérie Urrea ont donné la même ligne de conduite à chacune des écrivaine :
On leur a demandé à toutes d'écrire un monologue à la première personne avec unité de lieu de temps. L'enjeu ensuite était de pouvoir les mettre en scène de manière un peu décalée
Le recueil de la parole
"Ces histoires, précise Valérie Urréa, on les a trouvés dans des quotidiens, dans la presse, dans des blogs, dans des paroles, des témoignages, parfois des choses complètement anonymes. Et on avait envie de donner à entendre d'abord toutes ces histoires et de pouvoir redonner la parole à toutes ces anonymes qui avaient été violentées, qui avaient subi ces violences sexistes et sexuelles. Et pour nous, c'était vraiment très important."
La banalité du quotidien
"C'était vraiment important pour moi dans cette série poursuit Valérie Urréa, de pouvoir montrer que des choses très banales du quotidien sont aussi des violences. Qu'une petite réflexion peut vous pourrir la vie pendant des jours et des jours, vous faire du mal, vraiment. Donc ce sont des nuances de gris dans cette journée. Une journée qu'on ne souhaite à aucune femme de vivre."
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