

"Media Crash – qui a tué le débat public ?" sort en salles le 16 Février. Réalisé par Valentine Oberti et Luc Hermann, ce documentaire est une enquête sur l’hyper-concentration des médias en France.
- Luc Hermann Producteur, réalisateur, auteur, journaliste
- Valentine Oberti
Il ne l’est pas encore, mais Vincent Bolloré prend ses désirs pour des réalités. Le voici auditionné, comme huit autres milliardaires par une commission sénatoriale qui s’est quasi ridiculisée. Elle est supposée faire toute la lumière sur la concentration des médias, la façon dont l’information est contrôlée par des puissants qui défendent leurs intérêts. Mais les Sénateurs, si mal préparés, se font complètement balader…
Deux journalistes ont décidé de marquer le coup, avec un film qui va sortir en salle, et qui documente les coulisses de la presse et de la télévision. Les pressions que subissent les journalistes dont les enquêtes dérangent les grandes fortunes françaises et ces révélations que des mains invisibles font tout pour étouffer. Évidemment, le risque de tomber dans la paranoïa et le complotisme est ici très grand.
D’où cette question cruciale de nos jours, comment alerter sur les entraves à la liberté d’informer sans alimenter l’idée dangereuse que « la vérité est ailleurs » et que les médias nous mentent ?
"Il y a ce que vous voyez. Il y a ce que certains souhaitent que vous voyez. Il y a ce que vous ne voyez pas" (Premiers mots du documentaire)
La journaliste, membre de la Rédaction de "Médiapart" Valentine Oberti et le journaliste Luc Hermann expliquent ce qu'ils ont souhaité interroger dans leur enquête documentaire.
Valentine Oberti : "On apporte des faits. Ce documentaire est un peu une boîte noire de l'information et du journaliste. On raconte comment on produit de l'information, ceux qui entravent cette information et ceux qui aussi parfois résistent pour que cela sorte. On raconte ce qui fait que, aujourd'hui, le citoyen est parfois mal informé".
Luc Hermann : "Les mains invisibles, on les nomme. On a beaucoup travaillé à convaincre des journalistes de raconter des pressions, de raconter des autocensures car, malheureusement, il y a des autocensures dans certains médias et des censures directes. Une démocratie en bonne santé est une démocratie bien informée et les journalistes peuvent par moments avoir des sortes de défiance de la part des citoyens dont certains pouvant avoir l'impression qu'on leur ment. Eh bien non, on peut bien s'informer, même si c'est difficile de bien s'informer.
Dans un contexte de campagne électorale extrêmement complexe et d'hyper concentration - on n'a jamais vu ça en France - de très nombreux médias privés aux mains de très grands industriels, on a senti que c'était le moment de donner la parole à des journalistes entravés qui n'arrivent pas à travailler, qui racontent leur pression et de raconter ses coulisses étranges de certaines informations qui ne sortent pas".
La suite à écouter…
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