Cédric O : comment l’UE limite la diffusion de RT et Sputnik

Cédric O. en février à Nice
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Cédric O. en février à Nice ©Maxppp - Frantz Bouton
Cédric O. en février à Nice ©Maxppp - Frantz Bouton
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L’instant M reçoit Cédric O, secrétaire d’Etat chargé de la transition numérique, suite à l'annonce des principales plateformes de réseaux sociaux de limiter la présence de RT en Europe.

Avec
  • Cédric O Secrétaire d'Etat chargé du Numérique

2017, à Versailles.  En pleine conférence de presse, Emmanuel Macron, fraîchement élu, ne mâche pas ses mots à propos des journalistes de Russia Today France, la chaîne financée par le Kremlin.  A quelques centimètres de lui, Vladimir Poutine, impassible

Cinq ans plus tard, RT France est de nouveau dans les radars du gouvernement. Et pas seulement.  La fermeture de la chaîne, ainsi que celle du site Sputnik, ont été évoquées par la présidente de la commission européenne. Ursula Von Der Leyen a annoncé que l'Union européenne devrait prendre des mesures réglementaires afin d'interdire la diffusion de ces deux médias accusés de propagande.

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En France, le gouvernement suit de très près cette guerre informationnelle, mais aussi les risques de cyberattaques.

  • Sommes-nous parés pour y répondre ?
  • Comment lutter contre la désinformation tout en respectant la liberté d’expression ?

En coordination avec un certain nombre de ses homologues européens, Cédric O, le secrétaire d’Etat chargé de la transition numérique et des communications électroniques, a réuni hier les principaux représentants français des réseaux sociaux pour leur annoncer que cette réglementation européenne serait appliquée dès aujourd'hui. Il leur a ainsi demander d'anticiper sur leur plateforme la suppression des comptes de RT et Sputnik.

Nous sommes dans le cadre de sanctions à l'égard d'organes de propagande d'un Etat qui est en conflit avec un Etat européen.

"Il me semblait que dans le cas d'un Etat agresseur, il y avait matière à considérer que les lignes rouges avaient été franchies et que les comptes de propagande de cet Etat devaient être supprimés de leur plateforme."

"L'interdiction de diffusion de RT et Sputnik, précise le ministre, intervient sur l'ensemble des canaux disponibles, c'est à dire à la fois les chaînes, les comptes sur les réseaux sociaux et les sites Internet, On est dans le cadre de sanctions unilatérales de la part de l'Union européenne ou des pays membres vis à vis d'un Etat qui est agresseur."

Tik Tok et Facebook ont anticipé et déjà fermé les accès des deux médias. Google discute à un moyen d'action au niveau européen. "Twitter n'a encore rien fait" souligne Cédric O.

Mettre des petits messages, 'ceci est un message sponsorisé par le gouvernement russe', quand le gouvernement russe est en train d'augmenter sa menace nucléaire, c'est ridicule et indécent.

"Twitter est toujours le dernier à réagir" regrette le ministre "et toujours celui qui ne fait pas assez en matière de modération. C'est vrai en ce qui nous concerne aujourd'hui, c'est vrai en matière de cyberharcèlement. C'est vrai en matière de pornographie accessible aux mineurs. C'est vrai en matière de haine en ligne. J'espère que les règlements européens qui sont en train d'être discuter nous permettront de la contraindre à le faire. Je le sais et je l'attends."

Ce matin, You Tube diffusait encore la chaine Russia Today France. Cédric O a rencontré Susan Wojcicki, la présidente de la plateforme. Les négociations sont en cours pour obtenir là aussi la fermeture du canal.

Lutter contre les cyber-attaques

Le niveau d'alerte a été augmenté. "Le risque est élevé, mais à ce stade hormis une attaque sur un opérateur américain de satellites qui touche une petite partie de Français,  nous n'avons pas d'alerte particulière", précise Cédric O.

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