Armageddon : le film est vu et revu, mais c'est l’occasion de s’offrir un détour par l’histoire et les codes du film catastrophe.
C’est toujours pareil, c’est le propre du film de genre, et ça, c’est très confortable en ces fins de week-end, même quand ça raconte une grosse panique.

Le film catastrophe est né quasi en même temps que le cinéma parlant, avec une petite préférence pour la malédiction biblique. Dieu punit les hommes et ça fait des ravages. Puis, dans les années 50, les martiens, aussi, s’en sont pris à la Terre. Nous sommes à l’apogée de la paranoïa, la menace atomique pèse lourdement sur la science-fiction. Menace largement réactivée dans les années 80 par Reagan et les catastrophes bien réelles de ces années-là : Bhopal, Tchernobyl. Entre les deux : les sixties tournent en dérision le film catastrophe et la décennie suivante le déplace sur le terrain technologique : c’est partie pour les Boeings et les méga-paquebots en perdition, avec le succès de la saga « Airport » et autres « Aventures du Poséidon ».
Deux lignes s’en dégagent : la naissance des grandes angoisses écologistes, les machines qui deviennent folles et la faillite des institutions. C’est un petit groupe qui va sauver le reste de l’humanité. Ajoutez à cela, l’arrivée des effets spéciaux et les délires millénaristes de la fin du siècle. Secouez bien fort et vous obtenez Armageddon, 1998. L’attente de la catastrophe finale.
En vingt secondes, une pluie d’astéroïde a détruit New-York. Dans quelques heures, une météorite géante va anéantir la Terre. Il faut envoyer Bruce Willis, gros beauf risque-tout, spécialiste du forage pétrolier pulvériser le géant machin. Comme il se doit, l’action se déroule en Amérique. Où d’autre ? Elle s’amorce alors qu’on a déjà des millions de morts sur les bras. Scientifiques et chefs d’Etats Major ont beau se réunir, Bruce Willis n’écoute personne. Parmi les zinzins qui l’accompagnent tout là-haut, vous repèrerez vite ceux qui ne redescendront jamais. C’est comme ça, dans les films catastrophe, y a un quota de survivants, même parmi les élus. Enfin, la fille du héros embarque avec lui et c’est, évidemment, au moment le plus invraisemblablement chaud qu’ils vont régler leur œdipe. Bref, rassurez-vous tout est à sa place pour un dimanche soir !
Armageddon sur 6ter, dimanche 7 février à 23h
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