Vous étouffez de la politique ?
Je serai vous, je filerai directement sur France 4 qui diffuse Tempête de boulettes géantes. Qui dit mieux ? Qui dit plus mariole et plus adaptée comme contre-programmation !
Pour le premier tour, vous étiez 23 millions devant le petit écran à 20h. Et plus de 12 millions à absorber les soirées de TF1, France 2 et BFM. Toutefois, après l’annonce des résultats et un coup d’œil au discours des deux duellistes, les spéciales présidentielles de deuxième tour manquent souvent d’enjeu. Le marathon d’interviews et de commentaires, qui s’enchaînent et se superposent à un rythme effréné depuis le 24 avril, vous a rincés. Que vous soyez dimanche sidérés, soulagés, ulcérés ou blasés, vous aurez peut-être envie de vous changer les idées.
Sur France 5 des documentaires
France 5 vous a composé une curieuse soirée qui démarre par un doc intitulé Steack haché sur le grill, suivi d’un autre, titré Hitler, mon grand-père. De là à y voir les portraits cachés des deux candidats, il n’y a qu’un pas que l’on franchira. Entre le steak et Hitler, France 5 a logé, écoutez-bien, Le Canard, une volaille qui vaut de l’or. Elle est pas belle, celle-là ! Avec le bordel qu’a fichu le palmipède enchaîné cette année ? Sinon, Numéro 23 a réuni le libéralisme de Macron et l’autorité au féminin de Le Pen en un même film, La dame de fer. Très mauvais biopic de Margareth Thatcher. Et si vous souhaitez vous achever, il y a un nanar décérébré sur NT1, Scout toujours dans lequel se chahutent l’ordre et la jeunesse. Décidément, dimanche, la politique se loge jusque dans les comédies les plus foireuses.
Tchao Pantin sur C8
Beaucoup plus subtil, le choix de C8, Tchao Pantin. Coluche, Anconina, Claude Berri, résurgence des années Mitterrand. Mieux, le film date pile de 1983, le tournant de la rigueur sous Pierre Mauroy. Et s’il racontait le cafard d’une France qui s’enfonce, privée de rêve et d’ascenseur social, guettée, déjà, par un Front National que le PS va jouer à faire monter ?
Vous asphyxiez ? La seule vraie belle échappatoire est sur Arte, tout en clair-obscur suranné. Peu de mots, chez ces gens-là, on ne dit pas, on ne savoure pas. Douze à tables, autant que les apôtres pour un dernier repas dont chaque met célébrera la patience et le don de soi. Inoubliable Festin de Babette, Stéphane Audran reconstituant le fastueux menu d’un grand restaurant. Fissurant de son humilité et de sa générosité le masque rigoriste des luthériens qui l’ont hébergée. Vous allez enfin vous poser.
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