

La saison 5 de la série politique "House of Cards" démarre sur Netflix. Sonia Devillers lève l'alerte au "binge watching" ou "marathon viewing" - appelez ça comme vous voulez.
Visionnage boulimique
La Commission générale de terminologie (ça existe pour de vrai) parle de « visionnage boulimique » ou « gavage télévisuel ». En gros, des gars qui se biturent à la série, qui s’explosent le bide, pardon la rétine, à coup de six épisodes consécutifs, si ce n’est la saison d’un seul tenant. « House of Cards », saison 5, en compte 13.
Elle commence dans 2 heures et 7 minutes, juste après Patrick Cohen. Autant dire, le seul animateur de France Inter épargné par la vague de claustration volontaire qui consistera aujourd’hui à mater la suite tant attendue d’une série redoutablement ciselée, mordante, cynique et addictive.
Et si la tentation d’écouter « Le Jeu des 1000 », « La Tête au carré » ou « Le téléphone sonne » se fait trop forte, je sais ce que vous mijotez. Vous allez y passer la nuit, bande de veinards vautrés.
Je vous cherche d’ignominieux qualificatifs, je voudrais vous mettre au ban de la minabilité ectoplasmique. Mais je ne peux pas.
Jalousie, jalousie...
Pourquoi ? Parce que j’en crève, tellement je voudrais être à votre place. Mais moi, demain, 5h45 départ à France Inter, mise et sourire impeccable pour tenir ce micro. Donc, j’ai décidé de vous pourrir la nuit.
Le mini-mioche qui fait ses dents ? En fait, c’est moi. Le mari qui ronfle comme sourd, juste à côté de l’ordi dans le lit ? C’est moi. Cette déclaration d’impôt en retard ? Cet orage qui balaie le mobilier de jardin à 4h du matin ? Moi et encore moi. La chasse d’eau qui goutte, plouic, plouic, plouic ? Moi, aussi. Le voisin qui s’écharpe avec sa femme ? C’est moi ! Le dernier Micheal Connelly qui vous agrippe jusqu’à l’épilogue ? C’est moi. Cette copine qui ne veut jamais raccrocher ? C’est moi. La box en panne ! Ce rapport à taper pour mercredi matin ? Hi, hi, c’est moi. Pareil pour le partiel de droit. Je suis votre prof, votre patron, votre moitié, votre progéniture.
Je suis les écrivains, les compositeurs, les rêves les plus doux. Je suis le sommeil, je suis l’amour. Je suis le repos, je suis le calme, je suis le silence, je suis le vide. Je suis les engueulades, l’angoisse et la culpabilité. Je suis tout ce qui va vous empêcher de passer la nuit à regarder !!!
► LE PROGRAMME : House of Cards, sur Netflix.
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