Tensions sociales en Europe

France Inter
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La cgt italienne (la cgil) soutenue par l'uil (syndicat modéré) et l'ugl (à droite) ont manifesté hier leur opposition à la loi votée la semaine dernière sur la réforme du marché du travail : le "JOBS ACT".

Il s'agit d'introduire une forme de flexisécurité, en facilitant le licenciement pendant les trois premières années en emploi .Plus besoin, pendant cette période de justifier un licenciement économique, et en contrepartie le salarié licencié pourra avoir jusqu'à 24 mois d'indemnités .Pour faciliter l'embauche de jeunes en Cdi, Mattéo Renzi propose aussi la suppression de charges sociales pendant trois ans.

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Il faut dire que 44 % des jeunes sont au chômage en Italie, et que le taux de chômage pour l’ensemble des italiens est de 13 % .L'Italie est en récession depuis trois ans, et si les déficits sont maintenus en dessous de 3%, la dette italienne dépasse 133% .Vendredi dernier, l’agence de notation Standard & Poor's a ramené sa notation à BBB-, juste au-dessus de la catégorie "spéculative».

Bruxelles, comme pour la France et la Belgique donne à l’Italie, jusqu’ en mars 2015 pour accélérer les réformes structurelles et la baisse des déficits.

En Belgique aussi les tensions sociales sont fortes face à 3 milliards de réductions dans les services publics, l'allongement de l'âge de départ à la retraite à 67 ans, des économies dans le domaine de la santé ou le gel des salaires.

Alors qu'en France la tension se cristallise sur le travail du dimanche, ou qu’en Grèce le gouvernement est menacé par trop d’austérité, les tensions sociales et politiques annoncent elles un retour d'une crise de défiance ?

L'Europe peut-elle continuer d’imposer la rigueur, sans croissance et sans inflation ?

Itw Emilio Gabaglio,

ancien président de la confédération italienne des syndicats de travailleurs (la CISL) la cfdt italienne (1974-1991) et ancien secrétaire général de la CES, Confédération européenne des syndicats, jusqu'en 2003.

Hier les syndicats italiens appelaient à une grève générale de 8 heures contre la réforme du marché du travail, votée début décembre .Une 50aine de manifestations ont eu lieu dans toute l'Italie contre l'austérité imposée par Bruxelles

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