- Jean-Michel Besnier professeur émérite de philosophie à Sorbonne Université.
Les questions éthiques posées par le transhumanisme avec le philosophe Jean-Michel Besnier.
Enseignant de philosophie des technologies d’information et de communication, àl'université Paris-Sorbonne , et membre du Centre de Recherche en Epistémologie Appliquée (CREA) , laboratoire du CNRS et de l**’Ecole Polytechnique** axé sur les sciences cognitives.

Qu’est-ce que la singularité, le terme utilisé par les Transhumanistes californiens pour qualifier leur université ? Selon Jean-Michel Besnier, c’est un concept utilisé initialement par les physiciens et astrophysiciens pour désigner un moment de rupture – le Big Bang - où les lois mathématiques, par définition régulières et fiables, décrochent d’un coup
Pour les transhumanistes , c’est un moment de rupture, dans un futur proche – 2030 ou 2045 - où l’intelligence artificielle se substituerait à l’intelligence humaine. L’avènement de l’« homme augmenté » . Un être humain qui bénéficierait de dispositifs technologiques sophistiquées visant non pas uniquement à prolonger des facultés actuelles mais à les modifier : un homme sans sommeil, voyant dans la nuit, sensible aux ondes électriques ou capable de localiser des sons comme le font les chauves-souris….
Les rêves de transhumanistes les plus radicaux comme Ray Kurzweil ? Un**"homme augmenté"** devenu posthumain : homme-robot ou cyborg, doté de dispositifs intracérébraux qui fonctionneraient sur la base d’ondes électromagnétiques pour communiquer de manière quasi télépathique. Ou encore des implants intracérébraux mettant notre cerveau directement en relation avec Internet : il suffirait de penser à quelque chose pour en avoir la réponse instantanée.
Les GAFA - Google, Apple, Facebook, Amazon - développent actuellement des fonds considérables pour travailler sur tous ces concepts. Ils sont à l’affut de tout ce qui pourrait booster les recherches et ouvrir des marchés potentiellement très lucratifs comme ceux de la santé et du militaire.
L’envers du décor : une fracture au sein de l’humanité entre ceux qui seront augmentés et les autres restés simplement humains, qu’on pourrait nommer les « chimpanzés du futur », les laissés-pour-compte….
Et quel serait alors le monde idéal dans trente ans selon Jean-Miche Besnier ? :
Un monde qui réserve sa part au langage, à la culture, qui ne serait pas écrasé par les technologies. Car le grand risque est que cet engouement actuel pour les nouvelles technologies nous coupe la parole, nous coupe DE la parole, et de tout ce qui a fait la vie culturelle de l’humanité
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