L'interview : Stéphanie Thomas, les espions de Renault

Stéphanie Thomas
Stéphanie Thomas ©Radio France - Léa Dupouy Hennequin
Stéphanie Thomas ©Radio France - Léa Dupouy Hennequin
Stéphanie Thomas ©Radio France - Léa Dupouy Hennequin
Publicité

Stéphanie Thomas est l'invitée de Secrets d'info, pour son documentaire "L'étrange affaire des espions de Renault", bientôt sur France 3.

Stéphanie Thomas est la réalisatrice, avec Pierre Chassagnieux, du documentaire L'étrange affaire des espions de Renault, produit par Point du Jour, qui sera diffusé le 29 septembre 2016 sur France 3 dans la série "Docs Interdits".

  • Le documentaire : une fausse affaire d'espionnage

Le 3 janvier 2011, une affaire d’espionnage éclate chez Renault-Nissan. Trois des plus hauts cadres dirigeants sont accusés d’avoir vendu à la Chine des secrets industriels. Au JT de TF1, Carlos Ghosn assure avoir des preuves multiples. Mais très vite l’affaire des "espions" se dégonfle... Comment le PDG de Renault et ses collaborateurs les plus proches ont-ils pu se fourvoyer à ce point ? L’enquête de Stéphanie Thomas et Pierre Chassagnieux nous révèle les failles d’un management, qui, jusqu’alors, suscitait admiration et respect dans le monde industriel.

Publicité
  • Comment la direction de Renault en vient à soupçonner et licencier trois cadres dirigeants ?

Tout part d'une lettre anonyme qui aurait dû être jetée à la poubelle, sur celle-ci, apparaît le nom de Michel Balthazar, un des 25 plus grands dirigeants de Renault. Pourquoi l'a t-on soupçonné ? Cela fait partie des mystères de cette affaire, dont le dossier n'est pourtant pas dépourvu d’éléments. Les services de sécurité trouvent en effet des pseudos comptes bancaires, des chiffres sont donnés, il y aurait eu 35 000€ déposés sur des comptes, en Suisse et à Singapour.

Ce ne sont pas des preuves, ce sont des "blancs". Les services de sécurité ont reçus des informations d'une source anonyme qui n'est toujours pas identifiée. L'affaire est toujours en cours, donc on ne sait pas qui est derrière tout ça.

Même le patron de Nissan-Japon va être accusé d'avoir touché 6 millions d'euros. C'est un collègue direct de Carlos Ghosn, et pourtant, celui-ci va y croire, il ne remettra pas en doute ces informations.

La question du film c'est "comment en est-on arrivé là ?", la question n'est pas sur la manière dont l'entreprise s'est substituée à la police, mais d'enquêter sur un management interne à Renault.

  • Quand Renault se substitue à la police

Toute l'affaire se déroule en privé. Des gardes à vues étaient organisées en interne, notamment pour les trois patrons accusés, avec des méthodes qui font beaucoup penser à celles qu'adoptent la police. Dans le documentaire, Patrick Pélata raconte dans quelle situation inconfortable on l'a mis lorsqu'on lui a demandé d'interroger son collègue dont il était proche, Bertrand Rochette.

  • Un contexte particulier

Quelques temps avant l'affaire, l'ambiance chez Renault n'est plus du tout ce qu'elle était. Les gens sont sous pression et des cadres se suicident... parce qu'ils ont l'impression de ne jamais être assez bon. Dans l'affaire des trois faux espions, des lettres de condoléances étaient déjà prêtes au cas où l'un des trois espions se suicideraient.

L'équipe