

«Je me pose encore la question de savoir s'il faut recevoir M. Poutine », s’interroge François Hollande à 9 jours de la visite du président russe. D’autres n'ont pas de réticences.
Le président Français ne cache pas son malaise à l’idée de recevoir le chef d’Etat russe dans une interview diffusée lundi soir sur la chaîne de télévision TMC. La France est l’un des rares pays à dénoncer l'horreur des bombardements qui détruisent actuellement la ville d’Alep en Syrie. Pour autant, le président Français ne peut aller à la rupture avec son homologue russe sans prendre le risque d’envenimer un peu plus une relation déjà extrêmement tendue.
Vladimir Poutine doit venir en France le 19 octobre afin d’inaugurer un "centre spirituel et culturel orthodoxe russe", imposant édifice aux bulbes dorés construit au bord de la Seine et comprenant une église, une école, une maison paroissiale et les services culturels de l'ambassade.
En juin dernier, Nicolas Hénin décrivait l'influence qu'exercent les réseaux russes sur une partie de la classe politique française, dans « La France Russe, enquête sur les réseaux Poutine » paru chez Fayard,. Dans ce livre, Nicolas Hénin, grand reporter et journaliste d'investigation, analysait l'influence qu'exercent ces réseaux sur une partie de la classe politique française.
Nicolas Sarkozy, François Fillon, Marine Le Pen ou Jean-Luc Mélenchon, ... ils sont nombreux à être séduits par le «poutinisme ». D’une manière plus souterraine, les services de renseignement russes sont à l’œuvre en France, un pays qu'ils considèrent comme "le maillon le plus faible de l'Europe". Le nombre d'espions russes présents sur le sol français est revenu au niveau de ce qu'il était durant la Guerre froide.
Quelques extraits de l'interview :
Poutine a un discours pour chacun qu’il soit de droite ou de gauche. Il y a un poutinisme de gauche qui affirme qu'il est nécessaire à la bonne santé du monde d'avoir un balancier à l’hégémonie américaine, à l’impérialisme capitaliste ; un poutinisme de droite : c'est un bonapartisme qui considère qu’il faut un homme d’Etat fort et solide ; enfin un poutinisme identitaire pour qui nos sociétés sont déclinantes et qu’il serait bon de revenir à certaines racines chrétiennes de notre civilisation.
Poutine et la famille Le Pen :
Jean-Marie est venu vers Poutine par antisémitisme ; sa fille Marine, par islamophobie ; et la petite-fille, Marine Maréchal-Le Pen, voit dans cet ancien officier du KGB d’un régime parfaitement laïc, une façon de défendre l’identité chrétienne de l’Occident.
Poutine et Jean-Luc Mélenchon :
Il en est arrivé à soutenir Poutine "par antiaméricanisme. Il est un peu l’héritier des vieux réseaux communistes qui pensent qu’il est nécessaire de lutter contre ce qu’on appelle l’oligarchie. En oubliant sans doute que la Russie est le pays où vivent les plus grands oligarques au monde !
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