Malgré l'avenir incertain du ski, "l'artificialisation de la montagne" se poursuit

Le glacier de Tête Rousse dans les Alpes françaises. Septembre 2011.
Le glacier de Tête Rousse dans les Alpes françaises. Septembre 2011.  ©AFP - JEAN-PIERRE CLATOT
Le glacier de Tête Rousse dans les Alpes françaises. Septembre 2011. ©AFP - JEAN-PIERRE CLATOT
Le glacier de Tête Rousse dans les Alpes françaises. Septembre 2011. ©AFP - JEAN-PIERRE CLATOT
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Les projets autour des sports d'hiver se multiplient à la montagne malgré le réchauffement climatique et la fonte des glaciers. Le journaliste Barnabé Binctin est l'auteur de l'enquête "Face au réchauffement climatique, l’industrie du ski en 'tout schuss' vers le précipice", parue sur Bastamag.

Les stations de ski françaises attirent de nombreux projets d'infrastructures. Le Club Med, par exemple, a beaucoup investi dans la neige ces dernières années avec un projet par an dans les Alpes explique Barnabé Binctin : "Des complexes d'environ mille lits, assez grands. Cela représente un impact énergétique assez important. Dans l'une des stations, la production d'eau chaude va se faire au fioul ce qui aura des conséquences assez importantes en termes d'émission de CO2". Les contraintes de la montage conduisent les constructeurs à recourir à "des standards énergétiques assez moyens pour du bâtiment neuf". Alors même que le réchauffement climatique pose la question de la "durabilité du ski à long terme" selon le journaliste. 

Ma planète chauffe
3 min

Du ski d'intérieur

Les complexes hôteliers ne sont pas les seuls projets à participer au phénomène "d'artificialisation de la montagne" selon Barnabé Binctin qui évoque des projets de création d'un grand centre aquatique à La Plagne et à Courchevel, une liaison téléphérique entre l'Alpe d'Huez et Les Deux Alpes... "Ce phénomène traduit une volonté d’étendre toujours plus le domaine skiable et l'anthropisation de la montagne avec un but unique : accompagner l'activité ski." 

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Le projet de ski-dôme qui se fait à Tignes est justement le symbole, selon Barnabé Binctin, d'une volonté de persévérer sur la piste du "tout ski" à la montagne. "Tignes était historiquement une station où l'on pouvait 'skier toute l'année' selon son slogan". Depuis plusieurs années, ce n'est plus le cas en raison de la fermeture pendant au moins deux mois par an du glacier de la Grande Motte. Face à cela, l'une des solutions envisagées serait de construire une grande piste d'intérieur pour faire du ski d'intérieur avec de la neige artificielle.

Attirer les skieurs chinois pour contrer le désintérêt des jeunes

Une étude menée en 2018 montre que chez les jeunes, la montagne n'est plus forcément associée uniquement au ski. C'est notamment pour remédier à cette tendance, que les stations de ski et les hôteliers cherchent à attirer des skieurs étrangers, notamment les Chinois, "troisième pays où l'on a pratiqué le plus de ski dans le monde" détaille le journaliste Barnabé Binctin qui ajoute que la région Auvergne-Rhône-Alpes "milite pour l'ouverture d'une liaison aérienne directe entre la Chine et Lyon"

Aller plus loin

Face au réchauffement climatique, l’industrie du ski en "tout schuss" vers le précipice, une enquête de Barnabé Binctin pour le site Bastamag.

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