Benoit Serre : "Un accord national sur le télétravail ne ferait que complexifier cette pratique"

Benoît Serre, vice-président de l’Association nationale des DRH
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Benoît Serre, vice-président de l’Association nationale des DRH ©Radio France - France Inter
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Benoit Serre, vice-président de l'ANDRH (association nationale des DRH), répond aux questions de Mathilde Munos.

Avec
  • Benoit Serre Vice-président de l'Association nationale des directeurs des ressources humaines (ANDRH)

L’Association nationale des DRH a interrogé ses adhérents et le résultat de cette enquête est publié aujourd’hui, avec plusierus tendances. À l'heure où le plan social de l'usine de pneus Bridgestone de Béthune  met 863 salariés sur le carreau, les DRH profitent-ils de la crise? "Je n'en ai pas vu, mais ça ne veut pas dire que cela n'existe pas" concède Benoit Serre, qui juge "pas étonnant que des entreprises en situation délicate avant la crise et qui envisageaient ce genre de décisions les prennent maintenant, sachant qu'elles se sont enfoncées encore un peu plus".   

À propos des plans sociaux, la France en compte en ce moment "autour de 350 qui représenteraient 50 000 emplois, je crains qu'on ne soit pas à un pic , puisque les entreprises sont encore dans une phase très instable".    

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Bon nombre d'entreprises jugent les mesures insuffisances du plan de relance : "Une des difficultés, c'est le déblocage des moyens, des problématiques d'urgence, dont ce plan est un peu éloigné" estime le vice-président de l'ANDRH.  "Notre étude montre que les réflexes seraient plutôt de ne pas se séparer de leur collaborateur, la réorganisation sera dans un second temps".  

Sur le télétravail : "B_eaucoup de collaborateurs pratiquent un mélange travail à distance, travail sur site : environs seulement 15% sont totalement à distance, mais c'est deux fois plus qu'en temps normal, la question du travail est la question principale que se posent les entreprises aujourd'hui"_.  Faut-il un accord national sur le télétravail ? Pour lui, c'est "déjà très encadré" : "Repasser par un accord national ne ferait que complexifier cette pratique. On n'a pas besoin d'une norme de plus qui arrive d'en haut, on en a suffisamment comme ça, les DRH sur le terrain savent négocier avec les représentants du personnel".