Delphine Batho, sur la Loi climat : "On devrait y consacrer plus de temps à l'Assemblée Nationale"

Delphine Batho (capture d'écran)
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Delphine Batho (capture d'écran) ©Radio France
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La commission spéciale chargée de préparer le débat parlementaire sur le projet de loi climat et résilience attaque le gros de son œuvre ce lundi 8 mars. Delphine Batho, députée, ancienne ministre de l'Écologie sous François Hollande (2012-2013), est notre invitée de 6h20.

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La bataille parlementaire va commencer autour de la loi climat. Les députés entament ce lundi l’examen du texte et des 5000 amendements. Jugé trop tiède pour les uns, trop sévère pour les autres, il reprend une partie des propositions de la Convention citoyenne pour le climat. Avant son arrivée en séance plénière, ce texte va d’abord être étudié pendant deux semaines par une commission spéciale dont Delphine Batho fait partie : "C'est un débat extrêmement expéditif au regard de la gravité de l'enjeu, on est face à une menace vitale, une accélération extrêmement violente du changement du climat, on devrait y consacrer plus de temps à l'Assemblée Nationale et ne pas tronquer les débats. Un certain nombre d'amendements sont en train d'être déclaré irrecevables alors que cela faisait partie des propositions de la Convention citoyenne, c'est une manière de leur répondre, d'opposer à ces propositions toute la brutalité de la Ve république".

Elle cite, parmi les 149 propositions de la convention citoyenne, par exemple celle sur le télétravail pour réduire le déplacement quotidien : "Elle a été déclaré irrecevable avant même que la commission spéciale ne l'examine. Derrière, il y a le débat sur la rupture avec la société de consommation, le consumérisme, or on sait qu'il n'y aura pas d'avancée réelle sans rupture avec la société de consommation".

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"Est-ce que cette loi permet d'être à la France dans les clous des engagements pris dans la lutte contre le changement climatique ? La réponse est non" 

L'Europe vient pourtant d'adopter un objectif de moins de 55% des émissions de gaz à effet de serre avant 2030 : "Ce projet de loi ne permet pas d'atteindre l'objectif, ce projet de loi marque une rupture entre le gouvernement et ce que dit la science et les scientifiques__, alors qu'on est dans  un train qui va dans le mur". Selon le Giec, la décennie que l'on vit est décisive, rappelle la députée : 

"La technique, c'est de légiférer pour les gouvernements futurs : non, c'est aujourd'hui qu'il faut prendre les décisions, 

"La convention citoyenne a été une concession du gouvernement, qui ne s'attendait pas à ce que les citoyens aillent aussi loin dans leurs propositions. Pour peu que les enjeux soient expliqués, il y a une société qui être prête à bouger, qui a envie de ces changements". 

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