

Comment lutter contre la pollution lumineuse des satellites artificiels ? Éric Lagadec, astrophysicien au laboratoire Lagrange de l'observatoire de la Côte d'Azur, Université Côte d'Azur et président de la Société française d'astronomie et d'astrophysique, est notre invitée à 6h20.
- Eric Lagadec Astrophysicien à l'Observatoire de la Côte d'Azur
Les astronomes en appellent à l’ONU pour réduire la pollution lumineuse des satellites. Ils s’inquiètent tout particulièrement du Projet Starlink d’Elon Musk qui pourrait envoyer à terme plus de 40.000 satellites en orbite, et cette pollution lumineuse va faire l’objet d’une réunion d’un comité spécialisé de l’ONU tout cette semaine (le COPUOS, le Comité des Nations unies pour l’utilisation pacifique de l’espace) à laquelle participe l'astrophysicien Éric Lagadec.
"On a été surpris en 2019, quand les satellites d'Elon Musk ont été lancés, très brillants : on les voit à l'oeil nu ou avec des trainées dans le ciel qu'on observe, ces satellites peuvent apporter une très forte pollution" explique le président de la Société française d'astronomie et d'astrophysique.
Des observatoires en danger
"Il y a des satellites depuis longtemps dans le ciel, ce qui est nouveau maintenant c'est le nombre : de 6000 à 42 000 potentiels avec ceux d'Elon Musk, mais aussi ceux que prévoient le gouvernement anglais ou Amazon", poursuit-il, 'Ils sont gênants à différents degrés : selon la distance, ils réfléchissent la lumière du soleil, ou quand ils transmettent aussi leur données vers la terre, leurs ondes radio ne doivent pas se transmettre au dessus des observatoires".
Mais selon l'estimation de l'astrophysicien, à terme, 40 % des observatoires seront inutilisables : "Il n'y a pas de règle pour la pollution lumineuse pour les satellites, qui a un impact important sur la biodiversité, mais aussi sur les humains".
"Corriger la pollution lumineuse des satellites n'est pas simple : il faudrait la prendre en compte dès leur design, avec cette réflection de la lumière, en installant par exemple des pare-lumière qui permettent de ne plus les voir à l'oeil nu dès qu'ils sont en orbite" imagine Éric Lagadec.
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