Incendie de Lubrizol : la commission d'enquête du Sénat veut “comprendre ce qu'il s'est passé”

Un pompier devant le site de Lubrizol à Rouen (Seine-Maritime), le 27 septembre, au lendemain de l'incendie sur le site classé Seveso.
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Un pompier devant le site de Lubrizol à Rouen (Seine-Maritime), le 27 septembre, au lendemain de l'incendie sur le site classé Seveso.  ©AFP - Lou Benoist
Un pompier devant le site de Lubrizol à Rouen (Seine-Maritime), le 27 septembre, au lendemain de l'incendie sur le site classé Seveso. ©AFP - Lou Benoist
Un pompier devant le site de Lubrizol à Rouen (Seine-Maritime), le 27 septembre, au lendemain de l'incendie sur le site classé Seveso. ©AFP - Lou Benoist
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Alors que la commission d'enquête du Sénat sur l'incendie de Lubrizol à Rouen (Seine-Maritime) auditionne le patron de l'usine mardi, son président Hervé Maurey, sénateur de l'Eure, explique qu’elle servira “si possible” à éviter “une nouvelle catastrophe” ou au moins “faire en sorte que l’on réagisse mieux”.

Avec
  • Hervé Maurey Sénateur UDI de l’Eure, président de la commission de l’aménagement du territoire et du développement durable

Un mois après l’incendie de l’usine Lubrizol de Rouen, la commission d’enquête du Sénat va se rendre sur le site cette semaine. Avant cela, elle reçoit le PDG de l’entreprise pour une audition. “Nous souhaitons avoir le plus d’éléments possibles pour comprendre ce qu’il s’est passé, comprendre les conséquences économiques, sanitaires, environnementales”, explique Hervé Maurey, sénateur de l’Eure et président de cette commission d’enquête du Sénat sur l’incendie de l’usine normande. 

Elle disposera de six mois pour mener son travail d’enquête, avec des “pouvoirs d’investigation étendus”, souligne le sénateur : “Les personnes que nous auditionnons sont obligées de répondre à nos invitations et sont auditionnées après avoir prêté serment”. À terme, la commission fera des recommandations qui pourraient être suivies des faits, espère Hervé Maurey : “Si l’on propose un certain nombre de préconisations, de mesures ou d’adaptations législatives, ce serait dur pour un gouvernement de ne pas les suivre”. 

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Notre objectif n'est pas d’établir les causes de l'accident mais de voir si les services de l’état ont pleinement joué leur rôle”, détaille Hervé Maurey, sur le rôle de la commission d’enquête. Elle va donc effectuer un certain nombre de déplacements et d’auditions, notamment des ministres impliqués (Santé, Environnement, Intérieur) et de responsables économiques et experts : “Les ministres n’ont pas tenu des propos cohérents avec eux-même ou leurs collègues. Ça interpelle surtout à un moment ou la parole publique est toujours remise en cause.

En tirer des conséquences

Au-delà de Rouen, l’objectif est aussi de tirer un certain nombre de conséquences pour l’avenir. Est-ce que la réglementation des sites Seveso est toujours adaptée ? Bien appliquée ? Faut-il la faire évoluer ? La manière dont l’alerte la population est-elle digne de notre époque ? Construire un éco-quartier à quelques encablure du site de Rouen laisse aussi à réfléchir”, poursuit Hervé Maurey dont le travail servira, selon lui, “si possible” à éviter “une nouvelle catastrophe” ou “si une nouvelle devait arriver, faire en sorte que l’on réagisse mieux”, alors que le pays compte “1300 sites Seveso, dont 700 du niveau de celui de Rouen”.

Le sénateur rappelle qu’il est aussi extrêmement difficile d’estimer le préjudice subi sur place, alors que les indemnisations ressemblent à un véritable casse-tête. “Il y a un préjudice immédiat et un préjudice à terme (...) des pertes immédiates mais aussi à plus long terme, par exemple si des terres ont été durablement polluées. Il y a l’indemnisation des préjudices constatés aujourd’hui mais on n’est pas en mesure de faire un état précis du préjudice subi par l’ensemble des acteurs”.

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