

Le premier ministre Jean Castex reçoit syndicats et patronat à Matignon : François Hommeril président de la CFE-CGC est l'invité du 6h20
- François Hommeril Président de la CFE-CGC
Ce jeudi, Jean Castex reçoit les syndicats et le patronat à Matignon pour évoquer l'agenda social des derniers mois du quinquennat. François Hommeril, président de la CFE-CGC, centrale syndicale des cadres, était quant à lui reçu mercredi soir : "Tout ne s'annonce pas bien, mais il y a des choses positives : le Premier ministre a réaffirmé la nécessité d'avoir un dialogue vif, constant, ouvert avec les syndicats__, il nous a même dit qu'il avait avec nous un dialogue plus franc qu'avec les politiques", raconte-t-il.
Malheureusement, François Hommeril dit aussi croire assez peu dans les marges de manœuvre du Premier ministre, "assez limitées" sur certains sujets :
"Il y a des sujets sur lesquels je crois qu'on a matière à bien travailler ensemble, d'autres sur lesquels on a de profonds désaccords"
Alors que certains syndicats appellent à la manifestation le 5 octobre, ce n'est pas le cas de la CFE-CGC : "Ce n'est pas trop le truc de la CFE-GCG d'appeler à la mobilisation sur des choses trop globales. Ce qu'on sait faire avec nos militants, c'est mobiliser sur un sujet précis, c'est ce que nous avons fait par exemple contre la réforme des retraites (...). On essaie de ne pas trop se diluer dans des mouvements dont on peut imaginer qu'ils ne produisent pas beaucoup d'effets".
Ainsi, "si le sujet de la retraite revient sur la table", François Hommeril prévient qu'il ne participera pas à des concertations alors que "nous avons des désaccords profonds sur le scénario de base".
Avec le retour de la croissance, est-ce le bon moment pour demander une augmentation ? "C'est toujours le moment de demander une augmentation, elle est souvent justifiée", répond le leader syndical, qui nuance en rappelant que "ce n'est pas le gouvernement qui a agi sur l'augmentation des salaires, mais il a agi sur ce que représente en termes de coût le salaire. Il a consacré énormément d'argent public à exonérer les contributions sur les très bas salaires. Cela a ouvert la trappe à bas salaires". Par conséquent, selon François Hommeril, les entreprises ne peuvent plus augmenter les bas salaires, parce que "ça va leur coûter cinq fois plus que ce que le salarié va toucher".
"On a tellement défiscalisé les bas salaires qu'il devient très difficile de sortir les gens de cette trappe-là"
"Ces politiques d'incitation aux bas salaires n'ont pas empêché les délocalisations, et elles ont créé cet espace immense dont il est très difficile de sortir les gens", déplore-t-il, ajoutant que la pression sur les augmentations générales va être très forte.
Quelles sont les priorités de l'année à venir ? "La priorité, c'est de restaurer un climat de confiance", selon le président de la CFE-CGC, qui rappelle toutefois que l'année présidentielle n'y est pas très propice : "Ca y est, la course à l'échalote est lancée, tout le monde annonce vouloir révolutionner les choses, c'est un peu anxiogène". "On doit regarder en matière de relance économique ce sur quoi on doit cibler les soutiens, les aides. Nous considérons que la priorité n'est pas forcément le court terme", explique-t-il.