Catherine Hill : "Il faut aller vacciner les gens chez eux parce que le vaccin protège"

Catherine Hill, invitée de France Inter le 12 mai 2022
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Catherine Hill, invitée de France Inter le 12 mai 2022 ©Radio France
Catherine Hill, invitée de France Inter le 12 mai 2022 ©Radio France
Catherine Hill, invitée de France Inter le 12 mai 2022 ©Radio France
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Fin du port du masque obligatoire dans les transports à partir du lundi 16. Où en est-on de l'épidémie de covid ? Catherine Hill épidémiologiste à l'institut Gustave Roux est l'invitée de 6h20

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  • Catherine Hill épidémiologiste, chercheuse à l'Institut de cancérologie Gustave Roussy, a fait partie du conseil scientifique de l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé, écrit régulièrement pour la revue Sciences et Pseudo-Sciences

Plus de deux ans après l'apparition du coronavirus en France, l'épidémie reflue. On compte 40 000 nouveaux cas de contamination mercredi, c'est 15% de moins qu'il y a une semaine. On dénombre aussi environ 20 000 personnes hospitalisées, et quand même plus de 1300 en réanimation. Une centaine de personnes entre en réanimation chaque jour en moyenne sur ces sept derniers jours. Il y a encore une centaine par jour. Olivier Véran, le ministre de la Santé, a annoncé mercredi la fin du port du masque dans les transports à partir de lundi 16 mai, même s'il reste recommandé.

Ce n'est "pas particulièrement" le moment pour une telle mesure, considère Catherine Hill, épidémiologiste à l'Institut Gustave-Roussy, à Paris. "C'est un moment purement électoral, à mon avis parce que le virus continue à circuler. Omicron contamine des gens qui sont vaccinés et bien vaccinés et contaminent des gens qui ont déjà eu le covid. Il y a 100 morts par jour. Et aussi beaucoup de gens qui arrivent en réanimation, mais aussi qui arrivent à l'hôpital tous les jours."

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Relancer la vaccination des oubliés

Pour autant, pour la spécialiste l'enjeu aujourd'hui n'est pas tant de garder le masque que re relancer massivement la campagne de vaccination : "Le masque, c'est une mesure qui n'est pas si importante que ça. Le meilleur outils qu'on a en magasin c'est la vaccination. Or, on n'a pas bien vacciné les personnes âgées dans ce pays, les personnes pas mobiles et les personnes pas connectées. Comment vous expliquez qu'il y ait 1% de la population de 70 à 79 ans qui n'est pas vacciné et 11% de la population de 80 ans et plus qui n'est pas vaccinée."

Mais à ses yeux, toutes ces personnes ne sont pas antivax : "Pourquoi ces gens ne sont pas vaccinés ? Parce qu'on n'est pas allé les vacciner chez eux. Mais qu'est ce qu'on attend ? Ces gens sont très en danger. Il y a un énorme trou dans la raquette. La Sécurité sociale sait où sont ces gens. Mais qu'attend t'on pour aller proposer la vaccination à ces personnes de 80 ans et plus et d'autres plus jeunes tout aussi pas mobiles. Il faut aller vacciner les gens chez eux parce que le vaccin protège."

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