

Menaces de décapitation et appels au meurtre, des scientifiques français poussent un cri d'alarme. Stéphane Gaudry professeur de médecine intensive-réanimation à l'hôpital Avicenne de Bobigny est l'invité de 6h20
- Stéphane Gaudry Professeur de médecine intensive-réanimation à l'hôpital Avicenne de Bobigny
La teneur des messages reçus par de nombreux médecins et scientifiques depuis le début de la crise du covid a de quoi provoquer un ras-le-bol. "Des messages parfois juste désagréables, mais allant jusqu'à des appels à la violence, voire avec des appels au meurtre sur nos personnes. C'est des messages très variés qui peuvent être sous forme de réseaux sociaux, sous forme de lettre manuscrite. C'est rarement signé, en tout cas", explique Stéphane Gaudry professeur de médecine intensive-réanimation à l'hôpital Avicenne de Bobigny.
L'effet France-Soir
Il y a quelques jours, c'est un article publié sur le blog complotiste France-Soir qui a relayé des menaces (avec un appel à la décapitation de médecins) et en a entraîné d'autres par la suite. Une menace bien plus sérieuse selon le médecin : "Quand c'est partagé par une seule personne et qu'il n'y a qu'une seule personne qui vous menace, c'est déjà désagréable. Mais lorsqu'il s'agit d'articles de sites Internet très relayés, on passe à un stade bien entendu différent, avec un risque d'atteinte sur les personnes." Il précise :
"On s'inquiète sur un éventuel passage à l'acte d'une personne qui serait qui serait influencée par ce genre d'appels à la violence et en particulier lorsque c'est partagé de manière élogieuse sur les réseaux sociaux par des gens qui sont beaucoup suivis, comme Didier Raoult, qui a partagé ce pseudo article qui appelle à la décapitation d'un certain nombre d'entre nous."
Actions en justice
Pour Stéphane Gaudry comme d'autres professionnels, la situation dérape, la justice doit s'en mêler. "Nous portons plainte et l'un d'entre nous porte plainte également contre Didier Raoult, qui a partagé cet article. Nous sommes en train de nous organiser parce que ça suffit. On ne peut pas être menacé de cette manière-là, pour la simple raison que nous essayons de faire de la pédagogie autour de la science et de la médecine et du Covid.