Réticence à la vaccination : "On la retrouve partout où des plaies historiques ne sont pas cicatrisées"

Jocelyn Sapotille, maire de Lamentin et président des maires de Guadeloupe.
vidéo
Jocelyn Sapotille, maire de Lamentin et président des maires de Guadeloupe. ©Radio France - France Inter
Jocelyn Sapotille, maire de Lamentin et président des maires de Guadeloupe. ©Radio France - France Inter
Jocelyn Sapotille, maire de Lamentin et président des maires de Guadeloupe. ©Radio France - France Inter
Publicité

Grève contre l'obligation vaccinale en Guadeloupe : Jocelyn Sapotille, maire de Lamentin et président des maires de Guadeloupe est l'invité de 6h20.

Avec
  • Jocelyn Sapotille Maire de Lamentin et président des maires de Guadeloupe

"On sortira de ce conflit par le dialogue, comme toujours", estime Jocelyn Sapotille, maire de Lamentin et président des maires de Guadeloupe, au troisième jour de grève générale contre le pass sanitaire et l'obligation vaccinale pour certaines professions, qui touche le territoire d'outre-mer. "J'invite les différentes parties à se rencontrer. On est dans une République avec des droits, on remet en cause une loi qui a été votée par des élus, avec toute leur légitimité. Il n'y a qu'une loi qui peut défaire une loi", juge l'élu local.   

Il explique toutefois la réticence à la vaccination qui touche les Antilles, avec, en Guadeloupe, à peine 31% de la population primo-vaccinée. "Il ne faut pas stigmatiser notre territoire. On retrouve cette réticence partout où il y a des retards de développement structurels, où l'on n'a plus confiance en la parole publique, dans des territoires éloignés du centre, là où il y a des plaies historiques qui ne sont pas cicatrisées et, c'est, chez nous, le cas."

Publicité

On se rend compte que, pour se protéger, la réalité est qu'il faut être vacciné.

Il rappelle que "la question de la chlordécone [insecticide cancérigène utilisé dans les bananeraies aux Antilles jusqu'en 1993, NDLR] n'est pas encore réglée". Selon Jocelyn Sapotille, "ça laisse des traces, ça pose un problème de confiance, et certaines personnes utilisent cela comme tiroir pour créer la confusion, faire de la propagande et un travail qui n'a rien à voir avec la science, créent une opinion sur la vaccination". On se rend compte, dit-il, au fur et à mesure, "que la vaccination est la solution, que tout ce qu'on a dit était globalement faux, que pour se protéger, la réalité est qu'il faut être vacciné"

le président des maires de Guadeloupe assure que "la grosse majorité de la classe politique, tout comme la majorité des soignants et des médecins, incite à la vaccination" et, en plus de porter ce discours, "met en place les moyens pour faciliter la vaccination". Il cite notamment la mise en place d'un vaccibus pour atteindre les communes plus reculées, des centres éphémères ou la vaccination à domicile. "Mais au début, nous n'avons pas été suivi par l'ARS pour cette vaccination de proximité", regrette-t-il.