Nathan Paulin, funambule, qui va faire une traversée artistique de la Seine entre le premier étage de la tour Eiffel et le toit de Chaillot à Paris ce samedi est notre invité de 6h20
- Nathan Paulin Funambule
Il va parcourir le trajet entre la Tour Eiffel et le Palais de Chaillot, samedi et dimanche... mais à 70m au-dessus du niveau du sol. Le funambule Nathan Paulin se prépare à cette traversée impressionnante : "Aujourd'hui, c'est du repos, la préparation du matériel vient ce soir avant l'arrivée d'une équipe de 10 personnes pour installer le dispositif", explique-t-il.
En absence de "vent très fort ou des éclairs", les conditions climatiques devraient permettre à l'acrobate de faire la traversée dans tous les cas. Nathan Paulin pratique le "highline" sécurisé, attaché avec une sangle, contrairement à d'autres sportifs de cette discipline : "Je le fais pour le côté méditatif, pour la concentration, plutôt que pour l'adrénaline. Je n'ai pas besoin de flirter avec la mort, je suis sur un fil en train de marcher dans les airs, ça me suffit largement".
A quoi pense-t-on quand on effectue une telle traversée ? "Au début, je pense à ce que je suis en train de faire et rien qu'à ça, car il y a un peu de peur. Ensuite, je peux m'évader, regarder ce qu'il y a autour. Et parfois, j'ai besoin, quand c'est très difficile, d'aller puiser dans des pensées positives". En revanche, il ne faut pas regarder ses pieds, pour des questions de vertige et d'équilibre, dit-il : "On regarde plutôt devant soi, où l'on va".
Une pratique "mentale"
Nathan Paulin définit sa pratique comme surtout "mentale", même s'il y a une préparation physique importante : "C'est comme marcher, sauf que c'est marcher sur quelque chose qui bouge et qui fait 2,5cm de large. Ca demande du gainage, mais je n'ai pas un entraînement poussé comme un athlète de haut niveau".
"J'ai commencé en 2011, j'avais 17 ans, j'ai commencé dans le jardin de mes parents avec une sangle de camion que j'ai prise dans le garage. J'ai été fasciné par l'attention que cela me demandait : je suis quelqu'un qui a des problèmes de concentration, cela me recentre sur une seule chose", raconte-t-il. Il a réussi à vaincre sa peur du vide, "mais ça m'a pris beaucoup de temps", dit-il. Depuis six ans, il vit de cette pratique, entre spectacles, conférences et traversées spectaculaires.