Hervé Fernandez, directeur de l'agence de lutte contre l'illettrisme, est l'invité de Mathilde Munos à 6h20.
- Hervé Fernandez Directeur de l'ANLCI (Agence Nationale de Lutte Contre l'Illettrisme).
Il y a 7 ans, l’illettrisme était déclaré grande cause nationale. Les choses ont-elles bougé depuis ? Hervé Fernandez organise cette semaine les journées de lutte contre l’illettrisme, et constate : "La crise actuelle montre à quel point les personnes frappées d'illettrisme sont fragilisées". À la différence des analphabètes, ces personnes ont été confrontées, dans notre pays, au système éducatif, mais ce sont "celles qui ne sont pas autonomes dans des situations très simples de la vie quotidienne".
"La moitié ont plus de 45 ans et la moitié sont sans emploi" et pendant le confinement, "ce sont pourtant ces personnes qui ont fait en sorte que le pays continue à fonctionner (...) des personnes pas forcément qualifiées mais qui donnent satisfaction sur leur emploi."
Stratégies d'évitement
C'est "lorsqu'il y a des changements, comme un passage au numérique, que ce grain de sable grippe la mécanique", les personnes qui souffrent d'illettrisme mettent alors en place des "stratégies d'évitement".
Mais "l'illettrisme augmente un non recours aux droits, et elles ont recours aux personnes qui les entourent pour les aider" explique encore Hervé Fernandez, qui rappelle l'importance d'aller à la rencontre de ce public : "Les personnes qui se retrouvent dans cette situation disent que, si elles avaient su que des solutions ( de formation) existaient, elles y auraient eu recours plus tôt" on peut apprendre quelque soit son âge".
En France, on compte toujours 2 millions et demi de personnes frappées d'illettrisme : "On a tendance a considérer que la France est épargnée, mais c'est un phénomène invisible, on a choisit de le nommer pour l'attaquer".
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