Jérôme Salomon, directeur général de la Santé, est l'invité de Nicolas Demorand dans cette matinale spéciale, sur les Municipales et le coronavirus.
Le bilan actuel de l'épidémie, 127 morts, et 5423 cas, dont plus de 400 en réanimation. Pour Jérôme Salomon_,"cela_ démontre une situation extrêmement préoccupante, très inquiétante. L'épidémie est très rapide, le nombre de cas double tous les trois jours. Je voudrais que nos concitoyens se rendent comptent qu'il y a des centaines de personnes qui sont malades, en réanimation. Les soignants poussent un cri d'alarme, d'alerte, demandant que les Français les aident. Nous avons tous un rôle majeur à jouer en respectant les consignes et les gestes barrière et en diminuant massivement ses contacts".
"Beaucoup de gens n'ont pas compris qu'il faut rester à domicile"
Les consignes doivent permettre de "passer des 50 personnes que l'on voit tous les jours à quelques unités. Les soignants font des sacrifices considérables, ils appellent les Français à faire barrière au virus en restant chez eux et en réduisant massivement tous les contacts", explique le directeur de la Santé. Il précise que nous pouvons tous véhiculer le virus sans le savoir, nous pouvons être porteur et donc transmetteur. Nous le sommes tous, et si nous ne respectons pas les gestes barrière, si nous ne réduisons pas nos contacts.
Beaucoup de gens n'ont pas compris qu'il faut rester à domicile, cette faible adhésion [aux consignes] fait qu'on n'arrive pas à freiner l'évolution de l'épidémie
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Cette faible adhésion de la population fait que les soignants n'arrivent pas à freiner la synthétique de l'épidémie.
Jérôme Salomon signale un point positif, "le confinement de Codogno [en Italie] a marché puisqu'il n'y a plus de cas. C'est une preuve que le confinement et les mesures barrières marchent."
Des jeunes gens sont aussi touchés
La moitié des malades en réanimation ont moins de 60 ans, et des jeunes gens sont aussi dans un état grave. Pour Jérôme Salomon, "nous avons souvent des personnes jeunes, la moitié des personnes en réanimation ont moins de 65 ans. Un peu plus de 10% des décès ont moins de 65 ans. Mais on observe peu de cas chez les mineurs. A partir de 25, 30 ans, il y a des formes de plus en plus sévères et sans qu'il y ait de pathologie sous-jacente."
Sur les scenarii qui font état de 300 à 500 000 morts, Jérôme Salomon rappelle qu'il s'agit de modèles mathématiques, et que l'inquiétude concerne plutôt "la cinétique de l'épidémie, et le risque qu'elle entraîne une saturation du système hospitalier, c’est pour cela qu’il faut que l’épidémie ralentisse".
"On peut se faire peur avec ces extrapolations" ajoute-t-il, "mais un virus circule tant que la population n’est pas immunisée, mais ce que l'on ne sait pas, c’est la proportion de la population qui a rencontré le virus, on n’a pas encore la sérologie".
Jérôme Salomon attire l'attention sur les équipes de médecins qui doivent se poser la question de sauver tels ou tels patients en cas d'afflux massif. "Les Françaises et les Français sont très attachés aux hôpitaux et aux soignants, je lance un appel à la mobilisation générale contre ce virus et pour faire barrière. Il serait catastrophique d'en arriver-là. On voit que l'on peut très rapidement à la saturation d'un hôpital s'il n'y a pas d'application des mesures barrières. Plus il y a de malades, plus il y a de malades graves. Il faut respecter 1 mètre [de distance], le lavage des mains, et la réduction drastique des contacts", rappelle-t-il.
Des masques pour les soignants, des tests pour les malades hospitalisés
Beaucoup de personnes s'interrogent sur la non disponibilité de masques.
Jérôme Salomon estime que "les soignants vont récupérer le stock stratégique de l’état, les masques sont pour les eux. Acheter, voler, détourner des masques n’a pas de sens, la transmission se fait surtout par les mains"
Peut-on demander à se faire tester ? "Nous testons toutes les personnes hospitalisées", répond Jérome Salomon, "les personnes grave, les foyers. Ça obligerait à déplacer beaucoup de monde de tester, les consignes des autorités, c'est de ne pas aller dans un laboratoire. Cela obligerait de déplacer des infirmiers… Ce qui compte c'est la capacité de compter les cas confirmés, les personnes malades, le nombre d'appels"
Toutes ces informations très classiques et habituelles permettent d'estimer le nombre de cas en France.
En cas de mal de gorge, de tête, etc, il ne faut pas avoir d'esprit de bravoure, en allant quand même travailler.
Enfin, à l'usage des parents qui vont garder leurs enfants, Jérôme Salomon, indique que, "avec les enfants, on peut sortir, mais il ne faut pas se rassembler pour faire des jeux collectifs sur une pelouse. Cela n’a pas de sens, il faut limiter les contacts"
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