François Berléand et Niels Arestrup : "le désir et la passion de jouer sont intacts"

La pièce "88 fois l'infini" est signée Isabelle Le Nouvel et elle est mise en scène par Jérémie Lippmann. Elle sera représentée au théâtre des Bouffes Parisiens à partir de vendredi et jusqu'au début du mois de janvier.

Le récit : deux demi-frères se retrouvent après treize ans, ils se connaissent assez peu et ils ont simplement un père en commun, qu'ils ne perçoivent pas du tout de la même façon. D'un côté, Philippe, incarné par François Berléand, souffre parce que ce père lui a fait "subir tellement de pressions et d'horreurs", mais il ne peut pas s'empêcher de l'aimer. Il s'est "construit avec et contre ce père", tandis qu'Andrew, incarné par Niels Arestrup, pianiste virtuose auquel tout semble avoir réussi, s'est "construit sans ce père qui l'a abandonné, en tous cas le croit-il au début de la pièce, quand il n'avait que quelques mois", et vis-à-vis duquel il ressent "une haine terrible".

À cinq jours du jour "J", "J'ai le trac", confie François Berléand malgré sa longue carrière, dans l'attente de la réaction du public. Dans cette pièce, "on sait qu'on dépend l'un de l'autre et ça met une pression supplémentaire". Niels Arestrup vit les dernières répétitions comme "un accouchement". "On partage tous les deux une part d'angoisse et il faut essayer de se débrouiller pour que le désir de jouer, d'être en face du public, d'être tous les deux en scène, soit un peu plus important que la peur", explique-t-il.

Le désir et la passion sont "intacts" pour les deux acteurs de la même génération, qui se connaissent et s'observent depuis 50 ans, sans avoir eu l'occasion jusqu'ici de travailler ensemble. François Berléand qui a accepté la pièce notamment pour jouer au moins une fois dans sa vie avec Niels Arestrup qui lui admire sa "discipline" et son "écoute" dans le jeu.