

Selon Pascal Perrineau, politologue et professeur des Universités à Sciences Po, la France ne traverse pas une crise politique inédite. Toutefois, par rapport à nos voisins, les Français sont ceux qui considèrent que leur démocratie fonctionne le moins bien. "Un échec".
- Pascal Perrineau Politologue et professeur des Universités à Sciences Po, ancien directeur du CEVIPOF
"Il ne faut pas désespérer les Français, il n'y a pas un cumul de crises" politique, social et démocratique, commence Pascal Perrineau. "Il y a une crise politique, mais telle que nous en avons connu beaucoup. Tout le monde dit : l'article 49.3 est exceptionnel mais depuis le début de la Vème république, ça a été utilisé une centaine de fois. Que je sache, la Vème république n'a pas connu une centaine de crises politiques."
Selon le politique*, "d'habitude le président avait toujours une majorité*". Sauf sous Michel Rocard, "recordman", du 49.3. "Il l'avait utilisé 28 fois". Il compare : "Là, Madame Borne l'a utilisé 11 fois, elle arrive en seconde position. Ce sont deux premiers ministres face à des majorités absolues très difficiles à constituer."
Le niveau de confiance politique en France est le plus bas depuis les gilets jaunes, selon le Cevipof
Le niveau de confiance politique en France est le plus bas depuis les gilets jaunes, selon le baromètre sur la confiance politique du Cevipof, le centre de recherches politiques de Sciences Po.
Va t on vers un nouvel épisode de violence sociale ? "Elle est déjà là", ajoute Pascal Perrineau en référence aux manifestations spontanées parfois violentes.
Il précise que ce baromètre mesure "avant tout de la défiance politique". Il note que "la démocratie fonctionne mal. Par rapport à d'autres pays d'Europe (Italie, Royaume-Uni, Allemagne), nous sommes le pays où on considère que la démocratie fonctionne le moins bien." Seuls 35% des gens considèrent que la démocratie fonctionne bien dans notre pays. " C'est un échec ".
Un pays de "frondeurs" et "pessimiste"
Selon lui, cela est dû à des raisons historiques et politiques. Nous sommes un pays de "frondeurs", et "pessimiste". " Paradoxalement, dans ce paysage politique fracturé, on a l'impression que le Rassemblement national apparait comme un pôle de stabilité ", commente-t-il.
Que penser d'une alliance de la Macronie avec les Républicains ? "Sur le papier c'est une piste, la réalisation serait plus difficile. Je souhaite bon courage à un premier ministre pour emmener de manière cohérente une équipe de ce type". Selon lui, "une dissolution est envisageable", "c'est un moyen de répondre à la crise". "C'est ce qu'avait fait après mai 1968 le général de Gaulle ".
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