

Pascal Blanchard, historien, spécialiste de la colonisation et collègue du nouveau ministre de l'Éducation Pap Ndiaye, est l'invité de Carine Bécard.
- Frédéric Adnet Professeur de Médecine d'Urgence, et chef du service des urgences de l'hôpital Avicenne et du Samu de Seine-Saint-Denis
Pascal Blanchard connait bien Pap Ndiaye, le nouveau ministre de l’Éducation du gouvernement Borne, historien et jusque-là directeur du Palais de la Porte Dorée et du Musée national de l'Immigration.
Il se dit "surpris, mais pas étonné du tout" de cette nomination, car "c'est un très grand universitaire, qui s'est impliqué dans la société", notamment en tant que directeur du Musée national de l'Immigration à Paris.
"Je trouve que c'est très bien à l’Éducation nationale d'avoir un praticien, un enseignant et pas simplement un théoricien. Quelqu'un qui sait ce que c'est qu'avoir des étudiants, et qui sait écouter les enseignants par rapport à leurs problématiques", poursuit Pascal Blanchard.
Je trouve qu'il est parfaitement à sa place
Pap Ndiaye envisageait-il de devenir ministre ? "Je pense que l'on n'envisage jamais d'être ministre quand on a des carrières de chercheur ou dans le monde artistique", analyse son proche Pascal Blanchard_. "Ça s'est fait à l'évolution du temps. Ces dernières années, il a fait plusieurs missions pour le gouvernement_" explique-t-il, citant notamment celle à l'Opéra de Paris et dernièrement au Musée de l'immigration.
Ce sont des parcours qui se rencontrent. Je ne pense pas du tout qu'il l'avait programmé de cette manière-là.
Pourquoi, alors cette rupture entre Jean-Michel Blanquer, très dur sur les questions de laïcité, et Pap Ndiaye, très ouvert sur les questions d'identité ? "Peut-être qu'Emmanuel Macron s'est rendu compte que le ministère avait besoin de retrouver quelqu'un plus à l'écoute des enseignants. C'est une des forces de Pap Ndiaye, d'être à la fois à l'écoute et très diplomate", analyse encore Pascal Blanchard.
Il y avait une fracture entre le monde éducatif et le ministère depuis quelques années, et il y avait besoin de rééquilibrer ce ministère.
Par ailleurs, Pap Ndiaye possède selon lui "cette dimension internationale" nécessaire dans le "monde contemporain qui change".
Il nuance toutefois : "certes, ils n'ont pas du tout la même vision du monde", mais "l'identité n'est pas l'unique thème de ce ministère".
Selon lui il a été choisi après la réussite de sa mission au Musée de l'Immigration où il avait là aussi besoin de "retrouver une tranquillité nouvelle".
S'il ne connait pas encore ses ambitions, il connait ses principes : "il attache énormément d'importance à la chance pour tous, c'est très important pour lui la notion de méritocratie."
Il en est l'exemple parfait, à travers son parcours
Si la plupart des ministres disent vouloir faire une priorité de la méritocratie, la "très grande différence", selon Pascal Blanchard, c'est "quand vous avez vécu cette expérience, quand vous venez de milieux modestes et que grâce à l'école vous avez pu réussir dans la société française."
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