

Au lendemain de l'utilisation du 49.3 par le gouvernement d'Elisabeth Borne sur la réforme des retraites, Jean-Luc Mélenchon, leader de La France Insoumise, est l'invité du 7h50.
- Jean-Luc Mélenchon Homme politique français
Jeudi, Jean-Luc Mélenchon, qui n'est plus député, était à l'Assemblée nationale en observateur au moment où Elisabeth Borne a invoqué l'article 49.3. "D'un côté c'est une mesure brutale, elle n'a pas d'équivalent, car le 49.3 bloque et considère qu'une loi est adoptée tant que le gouvernement n'a pas été renversé", dit-il, invoquant, comme il le défend depuis des années, la mise en place d'une VIe République.
"Mais c'est un combat : la France sociale est mobilisée, la France politique est mobilisée. Et dans ce combat on observe le président de la République qui administre l'État au lieu de gouverner le pays", selon Jean-Luc Mélenchon : "Lui, il a décidé qu'il fallait cette réforme-là, et pas une autre, et que ça passe de force". D'après lui, "nous, qui étions contre cette réforme, avons atteint notre objectif : ce texte n'a aucune légitimité parlementaire, on a raison de se révolter, de se mobiliser, parce que ce texte ne vaut que ce que vaut la parole de quelqu'un qui est minoritaire dans le pays, le président de la République".
"Notre force, c'est la force du travail"
Il ajoute que cela sera une première : "On aura un texte qui n'aura été voté nulle part, ni au Sénat ni à l'Assemblée. Rien n'obligeait à ce qu'il y ait un temps contraint, ça, c'est une trouvaille de monsieur Macron et de madame Borne", dit Jean-Luc Mélenchon.
Jeudi soir, des milliers de personnes se sont rassemblées spontanément, avec, par endroits, des débordements. "Si vous m'avez invité pour faire la police morale, vous vous êtes trompé de client", répond Jean-Luc Mélenchon, qui avait déclaré le 11 mars que la porte de sortie serait trouvée "par la force". "C'est la force du nombre : notre force principale, ce n'est pas quatre poubelles qui brûlent, c'est la force du travail".
"Nous retirons notre motion pour donner les plus grandes chances possibles à la censure"
La suite du programme, c'est la possibilité du dépôt de montions de censure. "Nous avons décidé de donner les plus grandes chances possibles à la censure, et de retirer notre propre motion de censure au profit de la motion du groupe LIOT", annonce Jean-Luc Mélenchon, la décision ayant été prise par le groupe parlementaire. "J'insiste solennellement : nous avons refusé la banalisation du 49.3. Hier, si nous avons chanté la Marseillaise, c'est pour ne pas banaliser cette procédure".
La cohérence d'une motion votée par toutes les oppositions, qu'est-ce que cela signifie ? "Rien d'autre que le refus du texte sur les retraites à 64 ans. C'est madame Borne qui l'a dit hier soir sur TF1 : elle a dit qu'il fallait ne pas voter la motion de censure pour approuver la réforme des retraites. Et qu'est-ce que ça donnera si la motion est votée ? Madame Borne s'en ira !"
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