Bruno Retailleau : "Je vois bien que mon propre parti fait tout pour tuer la primaire"

Bruno Retailleau, sénateur LR de Vendée, lors des journées d'université d'été de LR, à La Baule, août 2020
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Bruno Retailleau, sénateur LR de Vendée, lors des journées d'université d'été de LR, à La Baule, août 2020 ©AFP - Loic VENANCE
Bruno Retailleau, sénateur LR de Vendée, lors des journées d'université d'été de LR, à La Baule, août 2020 ©AFP - Loic VENANCE
Bruno Retailleau, sénateur LR de Vendée, lors des journées d'université d'été de LR, à La Baule, août 2020 ©AFP - Loic VENANCE
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Bruno Retailleau, sénateur LR de Vendée, président du groupe LR au Sénat, est l'invité de Léa Salamé à 7h50.

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Le sénateur évoque d’abord le conflit dans le Haut-Karabakh, "très préoccupant parce qu’il se déroule aux portes de l’Europe". "La France doit parler haut, elle a une voix qui est attendue là-bas, et je veux dénoncer avec la plus extrême fermeté Mr Erdogan. Dans cette partie du monde, au Proche et au Moyen Orient, Mr Erdogan est un fauteur de guerre. Souvenez-vous ces menées contre les Kurdes. mais aussi Chypre, la Grèce… Des pays européens ! Je demande plus de fermeté, je demande par exemple qu’on cesse définitivement les pourparlers d’adhésion de la Turquie à l’Union Européenne, qu’il y ait des sanctions économiques contre la Turquie, et que l’Otan puisse réinstaller une forme de remise à plat avec la Turquie."

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Sur la crise du Covid, il dénonce une gestion "chaotique", par "un gouvernement qui est perdu". "Je sais par ailleurs qu’il faut être modeste, que ce n’est pas facile", explique Bruno Retailleau. "Je l’avais déjà dit au moment du confinement : confiner sans avoir cette politique beaucoup plus active de dépistage, de traçage, d’isolement, c’est un coup d’épée dans l’eau. On a mis la France sous cloche, et puis ça redémarre. Ce n’est pas tant une seconde vague qu’une oscillation. On a loupé les masques, on a loupé les tests, on loupe l’isolement. Dans mon département en Vendée, il n’y a eu que trois personnes isolées !" Selon lui, "il y a eu 30 % de tests en moins en France depuis une quinzaine de jours".

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Le sénateur considère que les mesures différenciées ne sont pas compréhensibles : "À Marseille, c’est une mesure dure qui s’applique, à Paris dans la même situation c’est une autre mesure qui s’applique ! C’est à n’y rien comprendre. On voit bien que les pays comme le Japon, l’Allemagne, l’Italie, qui réussissent, sont ceux qui arrivent à garder la confiance de la population. Or là les Français n’ont plus confiance pour deux raisons : ils n’y comprennent plus rien, et ils savent qu’on leur a menti."

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Pas question toutefois de soutenir les mesures marseillaises pour créer, notamment, une commission prenant des décisions autres que les décisions nationales. "Autant j’ai dénoncé le deux poids deux mesures, autant là ils ont tort. Je suis un provincial aussi, c’est facile l’antiparisianisme… J’y cède de temps en temps, mais sur des questions aussi graves que ça, méfions-nous."

Discours sur le séparatisme : "Ça sonne bien à l’oreille"

"Je suis déjà habitué aux discours d’Emmanuel Macron, qui sonnent bien à l’oreille", lance le sénateur de Vendée. "Je voudrais ajouter une voix discordante pour trois raisons. La première, c’est que je l’ai entendu pratiquer ce que j’appelle la culture de l’excuse : la République serait coupable, et si des gens prennent les armes contre des Français, c’est parce que la République aurait échoué. Le terrorisme est vrai partout dans le monde, quel que soit le régime. Deuxièmement, en parlant de la jeunesse, il a dit qu’elle était “riche de cette culture plurielle”. Il est multiculturaliste ! Rien non plus sur l’immigration ! On ne peut pas déconnecter une immigration galopante, pas maîtrisée, avec ce problème d’intégration et d’assimilation."

Désormais, il "attend les actes". "Au Sénat, par exemple, nous avons voté l’interdiction du port du voile ou de signes ostentatoires dans les sorties scolaires. Tout simplement parce que nous considérons que les sorties scolaires, c’est la prolongation de l’école, l’école hors les murs."

2022 : "Moi je veux être le porte-voix de la droite d’en bas"

Bruno Retailleau indique que selon lui, François Baroin n’y ira pas, et il s’inquiète de voir monter l’option Xavier Bertrand.Souhaite-t-il toujours être candidat en 2022 ? "J’ai toujours indiqué que j’ai des convictions, je les porte et je les défendrai. Ça veut dire que s’il faut être candidat, je le ferai. Malheureusement je vois bien que mon propre parti fait tout pour tuer la primaire. C’est une abdication totale : ils veulent se passer des militants et des sympathisants. Moi je veux être le porte-voix de la droite d’en bas, parce qu’il y en a marre des petits arrangements de la droite d’en haut."

Ce discours n’est-il pas un peu caricatural de la part d’un professionnel de longue date de la politique ? "En France l’élite politique considère que les gens d’en bas pensent mal, parce qu’ils sont contre l’immigration, parce qu’ils ont quelques valeurs un peu conservatrices… 71 % des Français disent s’inspirer de valeurs qui sont un peu traditionnelles. Et la droite d’en haut pense que ce n’est pas convenable. Je ne voudrais pas que mon propre parti pense que ceux d’en bas ont des opinions déplorables : moi je veux porter ces opinions et je m’en fiche de la bien-pensance."