Dominique Costagliola, épidémiologiste, directrice de recherches à l'INSERM, est l'invitée de 7h50.
- Dominique Costagliola Epidémiologiste et directrice de recherche à l’Inserm
Quelle est la situation épidémiologique en France aujourd'hui ? "Il semble qu’on soit sur un plateau haut, pas vraiment une baisse notable, que ce soit à l’hôpital, en réanimation, ou pour les nouveaux cas. Il faut noter qu’il y a une baisse importante du nombre de tests, en particulier pour les personnes de moins de 19 ans, ce qui rend difficile l’interprétation des données à l’heure actuelle. Mais on n’est pas dans une situation qui permet d’espérer une embellie proche."
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Sur le protocole allégé pour la rentrée : "Il n’y a aucune logique à cette décision"
Que pense Dominique Costagliola des annonces autour d'une baisse à venir des courbes du virus ? Pour elle, c'est prématuré : "On n’a pas vu une baisse nette du nombre de cas, mais un plateau haut alors qu’on teste moins. Je ne crois pas qu’on puisse extrapoler une baisse quelconque, d’autant moins que les écoles primaires vont reprendre à partir du 26, et les collèges et lycées la semaine suivante. Je ne vois pas comment on peut espérer une baisse massive d’ici fin mai, compte tenu de ce qu’on a vu jusque-là de l’effet des mesures."
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"[Pour que la baisse se concrétise] il faudrait avoir pris des mesures qui permettent de limiter le risque dans les écoles : de la vaccination des personnels aux mesures d’aération, des choses qui n’ont toujours pas été faites jusque-là. Le protocole prévu à la réouverture est allégé par rapport à celui quand on a fermé [les écoles]... Il n’y a aucune logique à cette décision."
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Sur la polémique autour de possibles complications liées au vaccin AstraZeneca, Dominique Costagliola estime que c'est un risque négligeable par comparaison avec le risque de mourir du Covid : "À l’heure actuelle, le AstraZeneca est recommandé pour les plus de 55 ans, à risque de faire une forme grave. Pour eux, la balance bénéfice/risque est en faveur du vaccin, y a pas photo. Maintenant, je ne pense pas qu’on doive forcer les gens, bien entendu, mais il faut rappeler que pour eux, ils ont beaucoup plus de risques de faire une forme grave du Covid que d’avoir un effet indésirable [du vaccin]."
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"Pour les gens de moins de 55 ans, le risque de faire une forme grave est beaucoup plus faible, et ils ont un risque éventuel de faire un événement indésirable", précise-t-elle toutefois. "C’est donc logique de l’avoir restreint chez ces personnes. Après, on sait qu’il n’y a pas la protection suffisante avec une seule dose, mais le vaccin AstraZeneca comme le vaccin ARN vont chercher à produire exactement la même réponse immune. Donc c’est logique, même si on n’a pas toutes les données, de proposer [une deuxième dose d’un autre vaccin]. Les études sont en cours et nous aurons bientôt les données pour conforter cette décision."
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"Quand deux variants sont en présence, celui qui se transmet le plus gagne"
Elle n'est pas particulièrement inquiète de l'arrivée du variant brésilien. "En prenant l’exemple du variant sud-africain, qui a le même type de mutations, on a vu un foyer en Moselle, mais il est en concurrence en France avec le variant britannique, beaucoup plus transmissible. Les variants sud-africain ou brésilien offrent au virus de pouvoir recontaminer des gens ayant été infectés par l’ancien variant. Mais quand les deux sont en présence, c’est celui qui se transmet le plus qui gagne. En Moselle, on voit que la proportion de variant sud-africain diminue, et la proportion de variant britannique augmenter."
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Toutefois, "si on imagine que la vaccination augmente la protection contre le variant britannique ou le variant ancien, le virus va trouver de moins en moins de gens à infecter, du coup les variants qui lui permettent d’échapper à ce problème risquent de se redévelopper. Il y a aussi le risque de nouveaux variants. La situation où l’on est en train de faire monter l’immunité collective doit être bien surveillée, parce que c’est aussi susceptible d’être associé à de nouveaux variants."
Quelles leçons tirer de la situation au Chili, présenté comme un exemple avec sa campagne de vaccination importante, et qui fait face aujourd'hui à un retour massif du virus ? "Il y a une incertitude sur l’efficacité des vaccins utilisés : le Chili a beaucoup utilisé le vaccins chinois. Et ils ont relâché les mesures de distance sociale trop rapidement, en n’ayant pas vraiment atteint l’immunité collective. Ça nous alerte sur le fait qu’il faut être très prudent dans l’allègement des mesures."
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