"Cette série va contre le côté immédiat de toutes choses", elle "réinstalle l’écoute, le silence" expliquent les réalisateurs Eric Toledano et Olivier Nakache, qui présentent "En Thérapie", diffusée sur Arte.
- Eric Toledano Réalisateur
- Olivier Nakache réalisateur
C'est la première fois qu'ils s'essaient à la série. Binôme derrière la caméra depuis près de 20 ans, Eric Toledano et Olivier Nakache signent "En thérapie" (Arte), l'adaptation française de "BeTipul", une série israélienne, déjà adaptée dans 17 pays et notamment aux USA avec "In Treatment". "C’est une série qu’on trouvait brillante et intelligente et qui a une vraie valeur dans son adaptation, puisqu’elle prend la culture du pays et essaie d'en scanner les failles. Le scénariste original disait que les failles des personnages traduisent les failles d’un pays", raconte le réalisateur Eric Toledano. "Ces failles sont incarnées à travers cinq personnages. Une chirurgienne, un flic, une jeune adolescente, un couple en crise et la contrôleuse ; un panel représentatif" incarnés par Mélanie Thierry, Reda Kateb, Céleste Brunnquell, Clémence Poésy, Pio Marmaï et Carole Bouquet.
Pourquoi le rythme en série ? "Ce qu’on a filmé là, on n’aurait pas pu le faire au cinéma", juge Olivier Nakache. "Faire un film sur toute une séance de psy, c’est un pari complètement fou. Là, il y a vraiment le format sériel de retrouver, semaine après semaine, les patients."
"Cette série n'est pas une ode à la psychanalyse"
"Cette série réinstalle l’écoute, le silence, va contre le côté immédiat de toutes choses. Le jeu c’est de leur dire qu’on rentre dans une sorte de lento à petit pas", explique Eric Toledano, saluant le talent de Frédéric Pierrot, "acteur de théâtre reconnu qui porte, littéralement, la série".
Mais "cette série n’est pas une ode à la psychanalyse", nuance Olivier Nakache et "chacun va se faire son avis". "Le personnage de Reda Kateb représente ça, les gens un peu réfractaires, ceux qui demandent juste un traitement pour aller mieux. Ces attentats nous ont tous fragilisé et en même temps révélé des trauma plus intérieurs. Quand on vit des choses sidérantes, on a l’impression qu’à travers ça, les gens ont besoin de s’écouter, de parler."
Jean-Pierre Bacri : "Il va terriblement nous manquer"
"Il nous appelait 'les frères qui n’ont pas le même nom'", raconte Olivier Nakache. Avec son compère, ils avaient fait jouer le comédien, décédé la semaine dernière, dans l'un de ses derniers films, "Le Sens de la Fête". Bacri y campait un organisateur de mariage malmené par ses clients et poussé à bout par son équipe.
"On a la gorge serrée, on a été très affectés par ce départ si soudain. Ça fait une semaine qu’on revoit les films qu’il a écrit avec Jaoui, et on se rend compte de pourquoi on l’aimait. Il va terriblement nous manquer", confie-t-il. "C’était une chance et un privilège : on l’admirait, on l’aimait et on a eu la chance de nouer une amitié", souligne Eric Toledano.
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