François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France, est l'invité de 7h50. Il détaille la situation économique de la France en pleine crise de la Covid.
- François Villeroy de Galhau Gouverneur de la Banque de France
"Nous sortons d’une année interminable, une année de brouillard économique", explique le gouverneur de la Banque de France. "Notre rôle, c’est d’essayer d’aider les gens à y voir clair ! La situation est mauvaise, je ne vous apprends rien, mais il y a devant nous quelques raisons d’espérer. Nous avons une prévision qui est prudente, mais confiante." Il rappelle que ses chiffres sont issus "d’une enquête de terrain à partir de 8.000 entrepreneurs de tous secteurs, et des prévisions de nos économistes. Nous le faisons en toute indépendance."
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"Sur décembre, l’économie français est à -8 % par rapport à son niveau d’activité pré-Covid. C’est beaucoup, et il y a de grandes différences entre secteurs. À partir de là, nous estimons que sur l’ensemble de l’année 2020, on devrait être en moyenne à -9 %. C’est une récession très sévère, du jamais vu depuis la dernière guerre."
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Pour autant, il reste optimiste. "Ce -8 % du mois de décembre, il est meilleur que le chiffre du mois de novembre. La différence, c'est la réouverture des commerces. Si on compare au premier confinement, c’est quatre fois moins : on était à -31 % au mois d’avril ! Ça veut dire une chose : nous avons appris à travailler en nous protégeant : protocole sanitaire, télétravail, etc."
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"Le plein effet des vaccins ne sera que fin 2021"
Ça, c'est pour la situation actuelle : sur les prévisions, "il y a énormément d’incertitudes". "Nous avons retenu trois scénarios, dont un scénario central. Il donne une croissance de 5 % en 2021 comme en 2022. Ce scénario est plutôt prudent : nous faisons l’hypothèse que l’épidémie va continuer à exister début 2021, et que le plein effet des vaccins ne sera que fin 2021. L’économie française avait descendu 31 marches au mois d’avril, aujourd’hui nous sommes à huit marches du haut de l’escalier, et la remontée va être très progressive : une marche au premier trimestre l’an prochain, et cinq à la fin de l’année."
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"Nous prévoyons que l’épargne reste élevée, elle a été forte pendant le premier confinement et monte encore pendant le deuxième", constate François Villeroy de Galhau. "Nous estimons qu’à la fin 2020, elle sera d’environ 130 milliards d’euros. Les Français dépensent moins que d’habitude. Sur l’ensemble de l’année 2021, ils ne toucheront pas à cette part. S’ils décidaient de dépenser plus vite, ça pourrait être un point d’amélioration."
"Quand on a une récession sans précédent, ça a des conséquences sur l’emploi"
"Sur l’emploi et le chômage, il y a aussi eu des bas et des hauts", reconnait le gouverneur de la Banque de France. "Nous avons perdu beaucoup d’emplois au deuxième trimestre, nous en avons regagné au troisième avec le rebond très fort qu’il y a eu. Nous prévoyons qu’il va y avoir un pic du chômage, un peu en-dessous de 11 %, début 2021. Puis les choses vont s’améliorer, et on se retrouverait à près de 9 % à la fin 2022. Quand on a une récession sans précédent, forcément ça a des conséquences sur l’emploi."
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"Globalement, et c’est le paradoxe, il y a moins de défaillances d’entreprises qu’il n’y en avait les années précédentes. Il y a eu un amortisseur public absolument massif. Ce soutien public est plus fort en France qu’en Allemagne, c’est un des plus forts d’Europe."
"La dette Covid, cet amortisseur public, elle est justifiée", estime-t-il. "D’ailleurs tous les économistes sont d’accord sur ce qu’il fallait faire, et quand on regarde toutes les économies avancées, tout le monde fait pareil. Notre problème, c’est que nous sommes entrés dans cette crise avec une dette trop élevée, de 100 % du PIB. Donc quand on sera sorti de la crise, mi-2022, il faudra se désendetter et profiter du retour de la croissance."
Quid d'un effacement de cette dette, au vu de la situation exceptionnelle. "Il ne s’agit pas de mentir aux gens, et il faut leur dire très clairement que l’annulation de la dette détenue par la Banque centrale n’est pas possible. Pour une raison très simple : quand nous avons signé le traité créant l’euro, nous avons dit que ce serait impossible. Ça voudrait dire pour la France sortir de l’euro. Il faudra rembourser dans la durée."
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