

La ministre de l'enseignement supérieur, Frédérique Vidal, est l'invitée de Léa Salamé.
- Frédérique Vidal Ministre de l'Enseignement supérieur, de la Recherche et de l'Innovation
La ministre évoque d'abord le déroulé de Parcoursup cette année : "Grâce à l’investissement de l’ensemble des professeurs principaux, des proviseurs, des conseillers d’orientation, les choses se sont très bien passées. La procédure est entièrement dématérialisée, ce qui nous a permis de maintenir les dates. Hier soir, c’est plus d’1,5 millions de propositions qui ont été faites à plus de 453.000 candidats, dont 71.000 qui ont accepté une première proposition. Donc les choses se déroulent de manière tout à fait satisfaisante."
"Il y a 20.000 bacheliers de plus que l’an dernier, qui ont posé leur candidature", rappelle Frédérique Vidal. "C’est très important de comprendre que nous avons 16.000 formations sur la plateforme, plus que l’an dernier aussi. Toutes ces formations, reconnues par l’État, ont rejoint la plateforme."
Pas question pour elle de repousser la rentrée dans le Supérieur : "C’était l’objectif que nous poursuivions en maintenant le calendrier de Parcoursup, sous réserve de conditions sanitaires : la date de rentrée [universitaire] ne sera pas modifiée, elle se fera bien comme d’habitude au mois de septembre__. En tout cas, c’est ce que nous espérons."
"Les établissements d’enseignement supérieur se sont organisés de façon à tenir compte de cette situation particulière. L’immense majorité des élèves de Terminale ont continué, grâce à l’investissement de tous les enseignants, de bénéficier de leurs cours, même, de manière exceptionnelle, à distance. Les Universités se préparent à accueillir ces nouveaux bacheliers en ayant tout à fait conscience que nous avons vécu un deuxième semestre exceptionnel."
"Ce sont les établissements, pour certains, qui sont en train de préparer cette rentrée avec des cours magistraux à distance", explique-t-elle. "Mais ce n’est pas vraiment le fait qu’ils soient à distance qui soit important, c’est le fait qu’on ait beaucoup appris de cette période, en terme d’innovation pédagogique, de nouvelles façons d’enseigner. Et en effet, pour éviter qu’il y ait des amphis bondés à la rentrée, les enseignants et enseignants chercheurs du supérieur se sont appropriés ces nouvelles méthodes, et pourront proposer qu’une partie des cours soit dématérialisée. Mais il y aura aussi du présentiel : c’est très important de renouer le lien direct entre les enseignants et les étudiants."
Que répond-elle à Alain Finkielkraut qui s'inquiète d'une “virtualisation du monde” ? "Je suis totalement d’accord, notamment dans les domaines de la transmission de connaissances. Il y a les connaissances qu’on transmet mais il y a aussi tout ce qui se passe de façon tacite lorsqu’il y a une interaction. Les formations à distance ont été prises dans un contexte exceptionnel, néanmoins beaucoup de liens ont été maintenus avec les étudiants. Mais c’est très important qu’ils puissent être physiquement sur les campus aussi, dès le mois de septembre 2020."
N'y a-t-il pas plus de précisions pour les étudiants ? "Nous sommes en train de travailler cela avec l’ensemble des établissements. L’objectif était que nous puissions nous adapter moment de l’année après moment de l’année, nous avons travaillé sur les formations à distance, nous sommes en train de travailler sur la mise en place des examens et des concours nationaux, nous préparons dans la foulée la rentrée universitaire… Ce qui est très important, c’est qu’on puisse prévoir des conditions sanitaires qui demandent des restrictions, pour être prêts au pire des cas. Et si les conditions sont plus satisfaisantes, on pourra lever les contraintes. C’est toujours plus facile de lever les contraintes que de ne pas les avoir prévues."
Sur les partiels surveillés à distance, Frédérique Vidal précise : "Il y a eu un énorme travail qui a été fait par les établissements et par les Crous pour limiter cette fracture numérique, avec des prêts d’ordinateurs, des bons d’achat pour des ordinateurs, des extensions de forfaits… Les étudiants ont été très accompagnés. La question de la télésurveillance se pose dans un petit nombre de cas, la majorité des établissements ont choisi le devoir maison et le contrôle continu. Lorsque la télésurveillance est proposée aux étudiants, évidemment c’est dans le respect complet du RGPD. C’est une des obligations qu’ont les établissements. Les étudiants peuvent se sentir rassurés."
Quid des étudiants étrangers inscrits en France et des étudiants français qui devaient partir à l’étranger ? "Là aussi, nous travaillons pour trouver des solutions. La contrainte majeure ce sera de regarder comment le trafic aérien et les possibilités de se déplacer se remettent en place. Notre objectif c’est de pouvoir accueillir des étudiants internationaux, soit physiquement soit à distance, qu’ils puissent rejoindre les cours lorsque les conditions sanitaires et de déplacement le permettront. En ce qui concerne les étudiants français qui souhaitent étudier à l’international, là aussi les universités partenaires ou les écoles fixent des règles en fonction de la situation sanitaire dans le pays en question."
Enfin, la ministre évoque des pistes pour aider le monde de la recherche, très mobilisé avant la crise sanitaire : "Tout l’objet de la loi de programmation pluriannuelle de la recherche, qui est une loi budgétaire qui prévoit un investissement de 25 milliards d’euros dans la recherche sur les 10 prochaines années, ce qui nous permettra de passer notre financement de la recherche, qui est actuellement de 15 milliards d’euros par an, à 20 milliards d’euros par an. Cette loi a été travaillée avec le monde de la recherche, une remontée directe du terrain."
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