Rachel Lindon, avocate à la CPI, spécialisée en crime contre l’Humanité et Génocides, et Colonel Éric Emeraux, ancien chef de l'Office central de lutte contre les crimes contre l'humanité, les génocides et les crimes de guerre, Auteur de La traque est mon métier (Plon), sont les invités de 7h50.
Les accusations de crimes de guerre contre la Russie s'enchainent après la découverte du massacre de Boutcha, et ces dizaines de cadavres retrouvés, parfois les mains attachées, dans les rues de la ville. Devant ces images, le Colonel Éric Emeraux, ancien chef de l'Office central de lutte contre les crimes contre l'humanité, les génocides et les crimes de guerre, se dit "pas surpris car je considère qu'il n'y a pas de guerre sans crimes de guerre, donc à partir du moment où l'on a des troupes sur le terrain, il y a forcément des individus qui se lâchent et c'est ce qui se passe sur ce type de théâtres d'opération." D'après Eric Emeraux, "c'est la brutalisation de la guerre qui déclenche ce type de réaction."
" La CPI ne pourra pas poursuivre Poutine pour agression"
Rachel Lindon, avocate à la CPI, spécialisée en crime contre l’humanité et génocides, ajoute que "là, on a en direct le crime qui se commet." Peut-on parler de crime de guerre ? de crime contre l'humanité ? de génocide ? "La Cour pénale ne pourra pas poursuivre Poutine pour agression parce qu'elle n'a pas la compétence dans le cadre de la Russie. (…) Concernant le crime de guerre. Ce sont les infractions aux lois de la guerre. Je parle au conditionnel car je ne suis pas juge aujourd'hui mais on peut penser qu'effectivement, c'est constitué. Crime contre l'humanité également. Attaque systématique et ciblée. Enfin, génocide : est-ce qu'il y a cette intention de détruire toute ou une partie d'un groupe national ? C'est cela la définition. (...) Des documents, des preuves, les enquêtes permettront de le savoir."
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"Il faut aller très très vite"
Concernant justement les enquêtes, pour rassembler des preuves, le Colonel Eric Emeraux explique que "l'ennemi, c'est le temps donc il faut aller très très vite pour fixer la scène de crime. Dans un premier temps on va partir des cadavres (…) ensuite, le deuxième temps c'est d'aller recueillir des preuves vidéos, photos, images satellites (…) puis autre point très important : les témoignages. On peut aller recueillir jusqu'à 100, 150 témoignages, c'est pour cela que ça prend du temps."
Vladimir Poutine sera-t-il un jour jugé ? "Je l'espère" déclare Rachel Lindon, avocate à la CPI. "Il peut y avoir techniquement un mandat d'arrêt international" ajoute Eric Emeraux, "mais le gros problème c'est le Conseil de sécurité".
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