

Chantal Birman, sage-femme libérale, est au cœur d'un documentaire, "À la vie", signé par Aude Pépin, en salles le 20 octobre.
- Chantal Birman sage-femme
"J’ai accepté très facilement" d'être filmée pour ce documentaire, "parce que c’était extraordinaire pour les femmes, d’essayer de lever le rose et le bleu qui entourent la naissance perpétuellement et donner quelque chose qui approche un petit peu de la vérité et de la réalité", explique Chantal Birman, à l'honneur dans un film, "À la vie", signé Aude Pépin et en salles le 20 octobre. "En enlevant ce voile-là on essayait aussi de mettre en lumière un métier. C’est le curseur de la situation des femmes dans la société. C’est un métier avec beaucoup d’études, absolument pas reconnu, avec des responsabilités."
Un film qui permet de briser l'image idéalisée de la maternité et du retour à la maison. "Les femmes nous font confiance à un moment où elles sont en train de changer de carapace, en pleine mutation. Elles sont dans une hyper fragilité." À propos des pères, Chantal Birman explique qu'ils sont en "situation de sidération" au moment de l'accouchement. "Un homme adopte son enfant et n’a pas eu ce que connaît corporellement une femme. Il se retrouve avec un bébé et avec une autre femme, a qui il est arrivé un tsunami."
Elle prône pour un apprentissage du "langage de l'intérieur" des femmes sinon "les 15 jours en plus qu’on vient de leur donner" ne vont servir à rien. "C'est très bien qu’ils fassent la vaisselle un peu et un peu de ménage, mais non seulement ce n’est pas suffisant mais ils vont être contents de retourner au boulot, s’il n’y a pas d’apprentissage."
Le droit à l'avortement
Dans le documentaire, Chantal Birman, 70 ans, raconte comment elle a vu les avortements clandestins et évoluer le droit sur ce sujet. Elle craint, dit-elle, "à chaque fois qu'il y a une élection" et à regarder les programmes d'extrême-droite, une remise en cause de cet acquis. _"Pour toutes les femmes, c'est seulement dans les démocraties qu’on peut avoir un peu d’espace et de liberté. Une femme doit être militante, on a bien plus à perdre dans ce qu’il peut se passer politiquem_ent. J’irai jusqu’au bout de toutes ces libertés qu’on a acquises chèrement et durement", dit-elle.
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