Solenn de Royer : "Claire et Mitterrand avaient 50 ans d'écart, on ne pouvait imaginer qu'ils étaient amants"

La journaliste Solenn de Royer raconte dans un livre le dernier secret de François Mitterrand, son dernier amour, de 50 ans sa cadette. "C’est une très longue histoire, une vielle histoire, je l’ai rencontré il y a une dizaine d’année." Les deux femmes ont sympathisé et se voyaient régulièrement. La journaliste a été dépositaire de son secret pendant sept ans. "Au début elle était tout à fait opposée à l’idée d’une livre ou d’un article dans la presse" raconte Solenn de Royer. "Elle a toujours eu en elle le désir de raconter cette histoire" explique-t-elle à France Inter.  

L’histoire entre Claire (le prénom a été changé) et le président de la République de l’époque a duré huit ans. Cette jeune femme originaire de Limoges est montée à Paris pour faire ses études de droit. Elle est fan de François Mitterrand. C’est une groupie de 18 ans. "Seulement un tout petit cercle d’initié était au courant, quelques proches, quelques amis. A l’Elysée, certains gardes du corps, certaines secrétaires avaient compris qui étaient cette femme." 

Claire est partout dans les couloirs de l’Elysée, dans les avions, dans les tribunes. "C’est un livre qui raconte une autre époque : avant internet, les réseaux sociaux, les téléphones portable" estime Solenn de Royer. "C’était une époque où le président pouvait flâner avec une jeune fille à son bras sur les quais de Seine, entrer dans une librairie, diner au restaurant sans se faire démasquer et aussitôt être photographier." D’après Solenn de Royer, la différence d’âge les protégeait : "50 ans d’écart. Personne ne pouvait imaginer que c’était deux amants." Mais François Mitterrand fait des scènes de jalousie, il pouvait se montrer possessif, parfois pervers, c’était une relation très inégale. Il l’appelle deux fois par jour. Il la réveillait le matin. 

"C’était une relation amoureuse, très complexe, multi facette, dans toute sa dimension, y compris physique." Claire tenait des agendas très précis, "la date, l’heure la pièce de l’Elysée dans lesquelles ils se retrouvaient, des fragments de conversations". Elle a même gardé tous les messages de ses répondeurs téléphoniques. "On a écouté ses bandes. C’était émouvant."