François Ruffin : "Il y a une souffrance symbolique à ne pas compter dans la société"

François Ruffin dans le studio 621 de France Inter
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François Ruffin dans le studio 621 de France Inter ©Radio France
François Ruffin dans le studio 621 de France Inter ©Radio France
François Ruffin dans le studio 621 de France Inter ©Radio France
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François Ruffin, député LFI de la Somme et co-réalisateur du documentaire "Debout les femmes !", est l'invité de 7h50.

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"Il faut savoir pour quelles vies, quels visages on se bat", lance François Ruffin, invité de France Inter mardi matin. "Je voulais faire un film dont je sois fier, et dont elles soient fières. Qui les sortent du mutisme et les amènent vers la parole et la lumière", raconte le député LFI de la Somme et co-réalisateur du documentaire "Debout les femmes !" dans lequel il a filmé avec Gilles Perret plusieurs femmes, femmes de ménage, aides-soignantes, accompagnatrices de personnes handicapées ou âgées, indispensables à la société et pourtant invisibles.

"Elles ont adoré" le film, assure-t-il, "elles me disent qu’elles éprouvent un soulagement". "On a pas changé grand chose depuis la crise du Covid dans l'ordre matériel des choses mais le sentiment de ne pas exister dans la société, d’être des gens qui ne sont rien, comme le disait Emmanuel Macron, vient se briser grâce au grand écran", poursuit François Ruffin.

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"Remplir son frigo, faire le plein de sa voiture, payer ses factures, donner une éducation à ses enfants, c’est une souffrance quand on se demande tous les jours comment on va faire ça. Mais c’est doublé d’une deuxième souffrance, symbolique, de ne pas compter, de ne pas exister dans la société", ajoute le député insoumis.  

À l'origine de ce film, une mission d'information sur les métiers du lien, confiée par l'Assemblée nationale à l'élu de la Somme et au député du Rhône Bruno Bonnell (LREM), chef d'entreprise. Difficile de les imaginer collaborer. Mais "les barrières idéologiques peuvent tomber entre les hommes et, là, on le voit dès les premières minutes", assure François Ruffin. "On entend aussi des rires : je suis là pour proposer une contagion de la joie. Il y a ce qui passe, la tendresse, l’amitié entre nous. Maintenant, une fois qu’on rentre dans l'hémicycle, ça devient complètement différent. Ça ne passe plus, les marcheurs votent en bloc. Donc à titre individuel on y arrive, mais on ne va pas réussir une conversion un par un."

Le député prône la mise en place d'un salaire minimum pour ces femmes qui font "des amplitudes énormes, travailler un peu le matin, le midi et le soir, et n’ont pas le minimum". Il espère que sont film "va produire des effets" et "mettre de la société en mouvement". "Il s’agit que ce soit l’une des questions de la présidentielle."

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