Jodie Foster, actrice et réalisatrice, récompensée d'une Palme d’or d’honneur lors de la cérémonie d'ouverture du 74e Festival de Cannes, est l'invitée de 7h50.
- Jodie Foster Comédienne
“C’est très touchant, surtout parce que ma carrière a commencé ici”, a estimé l’actrice Jodie Foster, invitée de France Inter mercredi matin, après avoir reçu la veille une Palme d’honneur du festival de Cannes, des mains de Pedro Almodovar. “Quand j’avais 13 ans, j’étais venue pour Taxi Driver, le film avait eu la Palme d’or et ça avait changé ma vie. Pour moi c’est tout un cercle, de revenir ici.”
La comédienne est bientôt à l’affiche de “Désigné coupable”, dans lequel elle joue l’avocate d’un prisonnier de Guantanamo. “Tout m’a surpris dans ce film. Américaine, j’étais là à la chute des Tours le 11 septembre 2001 et, pourtant, je ne savais absolument rien sur Guantanamo. C’était peut-être moi qui n’était pas très curieuse là-dessus.”
C'est peut-être parce que je n'ai pas d'autres 'skills' (compétences) que j'y retourne toujours.
Jodie Foster défend sa liberté de choisir ses films : “Je ne peux pas imaginer l’inverse, en tant que fille de féministe. Les choix que je fais, les choix de films, ça fait partie de ma personnalité, de mon chemin dans la vie. Les films que j’ai fait révèlent beaucoup de moi, de ce que je pense, de ce qui m’obsède, de mes obsessions inconscientes. Parfois, j’ai fait des films pour de mauvaises raisons, quand j’étais jeune, j’ai compris tout de suite que c’était une très mauvaise idée.”
Après 55 ans de métier, la comédienne pense parfois à arrêter, dit-elle. “Il y a des moments où je n’en peux plus, je me dis c’est fini. Et j'arrête pendant un an, deux ans, trois ans et après je vois des films, c’est toujours des merveilles, et c’est peut-être parce que j’ai pas d’autres ‘skill’ que j’y retourne toujours…”
Face aux plateformes, le cinéma doit "accepter les changements"
Alors que le cinéma a connu de nombreux mois sans salles obscures, laissant libre champ aux plateformes, Jodie Foster estime que c’est là deux mondes “différents” mais qu’il faut “accepter, embrasser les changements”, dit-elle. “Il y a des grands, les petits écrans, des plus et des moins, mais tout ça c’est le cinéma. J’ai pu voir tellement de films, chez moi, en pyjama, c’était génial. C’est vrai qu’il y a une différence à aller dans les salles et c’est une expérience sans pareil, mais il y a de la place pour tout”, ajoute-t-elle.
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