

Lionel Messi arrive au PSG. Bixente Lizarazu, Consultant football de Radio France, champion du monde 1998 est, notre invité de 7h50
Pour la première fois de sa carrière, Lionel Messi va jouer sous un autre maillot que celui du Barça. "Ca paraît irréel, il était totalement associé à cette équipe", réagit Bixente Lizarazu, champion du monde en 1998 et consultant football de Radio France. "Mais le Barça a eu beaucoup de problèmes ces deux dernières années, il y a eu beaucoup de tensions avec Messi, et je pense que le Paris Saint Germain a été opportuniste, tout simplement, et a réussi à le faire signer, même s'il a 34 ans, qu'il est plutôt sur la fin de sa carrière (...), il a encore un très très niveau, il est capable de supporter tous les supporters et les téléspectateurs".
"La volonté de gagner la Ligue des Champions"
Le coût de l'opération pour le club parisien est estimé à 35 millions d'euros par an : "Quand on a les moyens du PSG et du Qatar, ce n'est pas un problème", rappelle l'ancien joueur. "Ce n'est pas le sujet pour le PSG et le Qatar, il y a la coupe du monde dans un an et demi, donc la volonté d'avoir un PSG au top, peut-être qui gagnera la Ligue des Champions", ce qui est, selon Bixente Lizarazu, l'objectif du joueur argentin.
Messi aurait pu choisir d'arrêter sa carrière, ce n'est plus un sujet pour lui ni sur le plan financier ni sur le plan sportif, il a gagné six ballons d'or. Il démontre de l'ambition à signer au PSG, avec une volonté de gagner la Ligue des Champions.
"Le PSG est probablement le seul club, avec Manchester City, à pouvoir lui offrir un salaire astronomique. Et c'est aussi un club qui est en capacité chaque année de gagner la Ligue des Champions : le projet a démarré il y a une dizaine d'années, et depuis deux ans ils n'en sont pas très loin", décrypte Bixente Lizarazu.
Ne va-t-il pas y avoir un problème de leadership dans le triangle Messi - Neymar - Mbappé ? "Il n'y aura pas un ballon pour chacun : dans le football il n'y a qu'un ballon, il va falloir se partager ce ballon", dit le consultant de Radio France, qui rappelle qu'au-delà de ces stars, le club a fait un recrutement de très haut niveau. Et pourtant, ça ne l'a pas empêché de perdre le titre de champion de France la saison dernière : "Le football est un sport collectif avant tout. Lille a été champion l'an dernier alors que le PSG avait déjà Neymar et Mbappé ; la Suisse a battu la France a l'Euro alors que nous avions la meilleure attaque d'Europe... même en ayant les meilleurs joueurs à titre individuel sur le terrain, ça ne suffit pas".
"Le meilleur joueur de ces 15 dernières années"
Si Messi coûte cher, il rapporte aussi de l'argent : "Il rapporte énormément sur le plan du marchandising, sur le plan des contrats publicitaires, du sponsoring : le fait d'avoir Messi, le meilleur joueur de l'histoire, dans l'équipe, ça va bousculer les sponsors", analyse Bixente Lizarazu.
"Le fait que Messi signe au Paris Saint Germain va faire parler du club partout dans le monde : des gens vont acheter ce maillot de Messi au PSG dans le monde entier"
Comment expliquer cette attraction pour ce joueur ? "Je n'aime pas comparer les générations, mais c'est le meilleur joueur de l'histoire sur ces 15 dernières années. Il est exceptionnel, il a une qualité technique, il fait rêver les spectateurs, on a envie de le voir marquer des buts extraordinaires", selon l'ancien joueur.
Cela fait-il de Messi un ambassadeur du "soft power" qatari ? "C'est l'évolution du football, il y a deux pays qui ont beaucoup investi dans le foot, le PSG et Manchester City. Après, on peut se demander si c'est normal que des États investissent dans le foot. A Paris, ils le font depuis 10 ans, le projet a mis du temps à se mettre en place, ils ont des moyens disproportionnés par rapport aux autres (...). Ca peut créer des déséquilibres, notamment par rapport à la Ligue 1 : va-t-elle en tirer profit ?"
Bixente Lizarazu affirme ne pas aimer l'évolution du football actuel : "On est en surchauffe totale. Des clubs qui ont des moyens illimités ne sont pas touchés par la crise mondiale du foot. Le Qatar n'est pas seul responsable, c'est aussi la surenchère générale dans le football. Les présidents de clubs prennent de plus en plus de risques"
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