François Villeroy de Galhau : la Banque de France table sur une croissance "modérée" de 0,2% au 2e trimestre

François Villeroy de Galhau
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François Villeroy de Galhau ©AFP - Fabrice COFFRINI / AFP
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"Les incertitudes commencent à diminuer, l'activité, l'emploi, résistent mais l'inflation augmente fortement" indique François Villeroy de Galhau.

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Le gouverneur de la Banque de France François Villeroy de Galhau estime ce mercredi que l’économie française devrait croître à un rythme modéré de 0,2% au deuxième trimestre, soutenue par la reprise des services, quand l'industrie et le bâtiment pâtissent davantage de la flambée des coûts des matières premières. "Ça n’est pas brillant, mais après un choc comme la guerre en Ukraine, c’est résilient", assure le Président de la Banque des règlements internationaux (BRI).

"Nous savions depuis février que le choc de la guerre en Ukraine était négatif pour la France, que ça voulait dire moins de croissance, et plus d’incertitude" précise François Villeroy de Galhau que ajoute que ce mercredi matin, "on constate que ces incertitudes commencent à diminuer. L’activité et l’emploi résistent, mais l’inflation augmente fortement".

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Le souci numéro un des entrepreneurs : l'inflation

À ce stade, la guerre en Ukraine et les perturbations des chaînes de production liées aux restrictions sanitaires en Chine affectent davantage les prix payés par les entreprises que leur activité, estime la banque centrale française dans son enquête mensuelle de conjoncture. "Il y a de grosses différences entre les secteurs" précise le gouverneur de la Banque de France, "d’ailleurs exactement l’inverse du Covid-19". "Les touristes reviennent, et l’aéronautique qui a beaucoup souffert il y a deux ans se redresse plutôt bien" quand en revanche "les secteurs de l’automobile, de la chimie ou de l’industrie agroalimentaire souffrent beaucoup des difficultés d’approvisionnement".

Le souci numéro 1 des entrepreneurs et des français, c’est aujourd'hui l’inflation dit François Villeroy de Galhau. "Il y a de grosses difficultés d’approvisionnement dans l’industrie et le bâtiment, c’est sans précédent", déplore-t-il. Plus de la moitié de ces entreprises ont donc augmenté leurs prix au mois d’avril, ce qui est "très rare". Les français le sentent dans leurs achats, pas que à la pompe.

Cette inflation élevée devrait encore durer cette année et commencer à diminuer au début de l’année prochaine, en fonction du prix de l’énergie. Elle devrait revenir à 2% en 2024, d’ici les deux prochaines années

"Ça n'est pas seulement notre prévision, c’est notre engagement avec Christine Lagarde et la Banque centrale européenne" dit le gouverneur de la Banque de France. "Dans la période qui vient ça veut dire que l’argent va être un peu moins facile, que les taux d’intérêt vont monter progressivement. Mais je veux le dire avec beaucoup de force, la banque centrale européenne et la banque de France feront ce qu’il faut pour ramener l’inflation autour de 2% dans les deux ans qui viennent". La Banque centrale de France relèvera donc "progressivement" ses taux d’intérêt.

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