Josep Borrell : "On ne peut pas savoir ce qui va arriver" malgré le retrait des troupes russes

Josep Borrell
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Josep Borrell ©AFP - FRED TANNEAU AFP
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Josep Borrell, Haut Représentant de l’Union européenne pour les Affaires étrangères et la Politique de sécurité, est l'invité de 7h50.

Peut-on déjà parler d'une désescalade entre l'Ukraine et la Russie, après le rappel d'une partie des unités russes déployées à la frontière ukrainienne mardi ? "Je pense que la visite du président Macron à Moscou a marqué la fin de l'escalade. Est-ce que c'est le début de la déesecalade ? Il faut voir", répond Josep Borrell, le Haut représentant de l'UE pour les Affaires Etrangères. "La Russie souffle le chaud et le froid (...) il faut être préparés à négocier si on le peut, mais aussi à un exercice de dissuasion si la négociation n'est pas possible".

La semaine dernière, Josep Borrell affirmait que le moment était le plus dangereux en Europe depuis la fin de la guerre froide. Est-toujours le cas ? Oui, selon lui. "Il y a un signe encourageant peut-être, mais de l'autre il y a toujours des signes préoccupants : le fait que la Douma ait voté une proposition demandant à Poutine de reconnaître une république indépendante en Ukraine, ça penche du mauvais côté", détaille-t-il.

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"Il y a eu un exercice d'intimidation"

Dans ce conflit, les États-Unis n'ont-ils pas jeté de l'huile sur le feu en affirmant qu'ils bloqueraient le gazoduc Nordstream 2 si l'Ukraine était envahie ? "Si l'Ukraine était envahie, pensez-vous que le problème serait Nordstream 2 ? Ce serait l'approvisionnement du gaz en Europe", déclare-t-il. "Nous recevons 40% du gaz européen de Russie", rappelle-t-il.

Au moment même où Josep Borrell répondait aux questions de France Inter, la Russie a affirmé la fin des manœuvres en Crimée. "Si c'est vrai, c'est un nouveau signe de détente, mais il faut toujours vérifier", nuance le diplomate.

"Ce n'est pas nous qui avons amassé des troupes à la frontière"

Au fond, Vladimir Poutine n'a-t-il pas réussi son pari et obtenu que l'Ukraine n'entrera jamais dans l'Otan ? 'Il ne faut jamais dire jamais. Mais pour le moment, c'est une question qui n'est pas sur la table. Mais de notre côté, on ne peut pas dire à un pays indépendant et souverain qu'il ne pourra jamais faire quelque chose".