Laurence Bertrand Dorléac, historienne de l’art et présidente de la Fondation nationale des sciences politiques (FNSP), est l'invitée de 7h50.
- Laurence Bertrand Dorléac Historienne de l’art, chercheure au Centre d’histoire de Sciences Po et professeure d’histoire de l’art à l’Institut d’Etudes Politiques de Paris.
En tant que nouvelle présidente de la Fondation nationale des sciences politiques, Laurence Bertrand Dorléac est en première ligne face aux scandales Duhamil et "SciencesPorcs" : "Olivier Duhamel incarne quelque chose, il est devenu le symbole des violences entre les personnes et en particulier au sein des familles. Il a révélé un problème absolument majeur en France : 10 % d’incestes, personne n’aurait imaginé un phénomène pareil. D’une certaine manière, il a joué le rôle d’un détonateur, qui a provoqué un choc immense, une grande tristesse et une révolte, précisément parce que le Sciences Po d’aujourd’hui n’a rien à voir avec Olivier Duhamel."
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"Nous avons encore du travail mais le mouvement était déjà bien engagé"
"L’école a réagi depuis plusieurs années déjà [aux cas de violences et d’agressions sexuelles], mais il faut continuer à travailler sur les modalités des dispositifs mis en place, qui n’étaient pas suffisamment professionnels", assure Laurence Bertrand Dorléac. "Il faut absolument essayer de parfaire ce modèle pour aller vers une culture du respect entre les personnes. Nous avons encore du travail mais le mouvement était déjà bien engagé. D’autre part, il s’agit moins de violences sexistes et sexuelles à l’intérieur de l’établissement, en particulier de Sciences Po Paris, que de quelque chose de plus large dans les fêtes, les rassemblements d’étudiants et d’étudiantes. Ceci étant, nous avons vraiment conscience du problème plus général : Sciences Po, comme d’habitude, est une sorte de laboratoire, mais ces violences existent partout dans le monde."
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"On dit que je suis diplomate, nous allons voir si je le suis. Je crois que je suis quelqu’un de conviction, ça n’empêche pas que j’ai le goût de la concertation. J’aime bien faire du lien entre les personnes, les milieux, les corps de métier."
Son objectif est aussi d'ouvrir encore un peu plus l'école qui forme une partie des dirigeants français. "On veut aller vers 30 % de boursiers, on est déjà à 26 %. HEC, par exemple, vise les 20 %. Le système des droits a aussi été changé, pour donner plus de chances à des populations qui n’ont pas forcément accès encore à Sciences Po."
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"Il faut prendre en considération le fait que les sensibilités sont en train de changer"
"Il faut écouter et prendre en considération ce qui s’est passé ses derniers temps. La crise a révélé des questions déontologiques importantes, pas seulement les violences sexistes et sexuelles. Ce sera au cœur de la discussion. De plus, le conseil d’administration doit être un lieu vivant, non seulement d’observation mais aussi de discussion. Je veux faire de cet endroit un lieu de dialogue."
Elle réagit également aux accusations récurrentes contre son école, qui serait trop ouvertes au "wokisme" (surnom péjoratif donné à certains mouvements de pensée progressistes, notamment sur le racisme et les droits des femmes). "Le mot “woke”, qui veut dire “éveillé”, date du 19e siècle, de 1860, de la campagne de Lincoln contre l’esclavage. Donc il existe depuis très longtemps. Après, l’histoire est différente et il est utilisé pour des raisons différentes. Il faut prendre en considération le fait que les sensibilités sont en train de changer sur un certain nombre de sujets, et que nous pouvons et devons en tant qu’enseignants travailler à ces questions-là, mais dans le cadre d’une discussion scientifique et pas seulement des affects et des opinions. Je fais ce métier aussi pour me méfier de nos propres opinions."
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"Je n’ai pas fait Sciences Po pour ma part. Je suis une pure universitaire", rappelle Laurence Bertrand Dorléac. "Nous attendons de la direction une personnalité très originale, puisqu’elle saura concilier des qualités de direction, une vision de l’enseignement, puisque c’est le cœur de notre métier, et de grandes capacités de négociation et de dialogue. Ça fait des centaines, des milliers d’années, que deux hommes au moins dirigent les institutions, pourquoi pas deux femmes ?"
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