Lila Bouadma, professeure de médecine, réanimatrice à l'hôpital Bichat et membre du Conseil Scientifique est l'invitée de Léa Salamé.
- Lila Bouadma Réanimatrice à l'hôpital Bichat
Alors que l'épidémie de Covid-19 ne recule plus en ce mois de janvier, est-elle hors de contrôle comme c'est le cas au Royaume-Uni ? "Je ne dirais pas que l’épidémie est hors de contrôle : nous sommes à un tournant, à une sorte de plateau ou plus exactement à un faux plat. Même si ça ne se voit pas, on est quand même en train de monter", répond la professeure Lila Bouadma. Elle explique qu'actuellement, 50% des patients en réanimation sont des patients atteints de Covid.
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Le recul sur la période des fêtes permet d'avancer que "Noël s'est bien passé, que les Français ont respecté les consignes sanitaires. En 2020, les Français ont été à l’écoute des consignes sanitaires", dit-elle. Même si "on n’a pas tout à fait assez de recul sur le nouvel an", elle note que "globalement le nombre des contaminations n’est pas exponentiel, donc on peut penser que les Français se sont globalement bien comportés".
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Cela ne signifie pas pour autant que l'on est hors de danger, selon la professeure, qui est membre du Conseil scientifique : "On sait que le virus est plus transmissible en hiver, donc on est dans une période à risques. En plus, il y a ce variant anglais, dont on sait qu'il est en France (...) et qui évolue de façon exponentielle. La caractéristique d'une exponentielle, c'est qu'au début, il ne se passe rien, et brutalement ça peut monter de façon très importante" explique-t-elle. Lila Bouadma ajoute ainsi que ce qui est important, c'est d'observer l'évolution. Si par exemple l'on passe de 1% de présence du variant anglais aujourd'hui à 4% la semaine prochaine, "là, c'est extrêmement grave".
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Que sait-on du variant sud-africain, l'autre mutation du virus qui inquiète ? "Est-il plus virulent ? On ne le sait pas. Ce qui est plus inquiétant, c’est qu’on voit émerger des variants, mais à un moment donné il faut arrêter ce virus avec la vaccination".
On n’est pas à l’abri de l’émergence d’un virus plus virulent cette fois, donc plus grave. Donc il faut accélérer la vaccination, on est dans une course de vitesse. Il faut vacciner le plus de gens le plus vite possible.
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Le Conseil scientifique a rendu un avis émettant plusieurs pistes. Dans tous les cas, selon Lila Bouadma, "on ne peut pas laisser circuler ce variant anglais, on sera dans la même catastrophe que le RU qui est dépassé dans son système de santé". Elle pose donc la vaccination comme priorité numéro un. "Et puis il y a d'autres mesures restrictives, mais on sait qu'elles ne sont pas tenables à long terme". En premier lieu, les écoles apparaissent comme "le dernier recours : il faut que les enfants aillent à l'école, on sait que les dégâts sont importants, que des générations vont payer le fait de ne pas être allés à l'école".
Pour l'instant, on n'est pas dans une situation où il faut reconfiner. Il faut voir comment les choses évoluent : cette évolution-là va guider les démarches
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Dans un portrait accordé au Monde il y a quelques semaines, elle disait ne pas avoir eu le temps de pleurer depuis le début de l'épidémie. "Je n'ai toujours pas trouvé le temps pour pleurer : il y a un problème qui est de se dire que si je me mets à pleurer, les choses s'écroulent. Il y a une mission à accomplir, il y a un objectif : la pandémie est toujours là, et je ne peux pas m'arrêter".
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