Christiane Taubira : "Il faut retirer certaines statues de l'espace public"

Christiane Taubira
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Christiane Taubira ©AFP - JOEL SAGET
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L'ancienne ministre de la Justice et garde des Sceaux, Christiane Taubira, est l'invitée du Grand entretien de France Inter. Elle publie son premier roman, "Gran Balan" aux éditions Plon, le 10 septembre en librairie.

Avec
  • Christiane Taubira Ancienne garde des Sceaux, ministre de la Justice dans les gouvernements de Jean-Marc Ayrault I et II, puis de Manuel Valls I et II

Le premier roman de Christiane Taubira dévoile les coutumes, les joies, les colères de cette terre qu’elle connaît bien et aime tant : la Guyane. 

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Son livre évoque les rapports à la justice et sa fonction dans la société, ainsi que le passé colonial. 

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"L’esclavage est sous nos yeux, il est dans Cayenne, les traces de l’esclavage et du marronnage sont là, c'est présent dans la toponymie, ça ne peut pas disparaître c’est dans les lieux où vont les jeunes quand ils se déplacent." dit-elle. 

Interrogée sur la polémique autour de la statue de Colbert, elle répond que "Colbert, effectivement a patronné la rédaction du Code noir. On nous dit aussi, qu’il introduit du droit, pour contenir la cruauté des maîtres. Or ce code de droit  dit que l’esclave, s’il s’est évadé on le marque au fer rouge, et on le marque d’une fleur de lys, et la troisième fois on le met à mort. C' est du non droit". 

Elle précise qu'avant ce Code noir de 1685,"depuis le début, depuis la perpétration de ce crime, il y avait des personnes qui disaient non, humainement, éthiquement ce n’est pas tolérable". 

Il y avait le choix

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Répondant à Emmanuel Macron qui a  déclaré que "la République ne déboulonne pas" parce qu'"on choisit a France", elle estime "qu’on choisisse la France , sans aucun doute, mais il se trompe car  dans l’espace public il y a le choix d’une part de l’histoire, c’est pour cela qu’on a des problèmes".

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"Donc quand on choisit la France on la choisit avec toute son histoire, ses ambiguïtés et ses défaillances, en portant ensemble tout ce qu’elle a été, avec tout ce qu’elle a dit, ce qu’elle a fait. Tant qu’ on fait le choix d’une partie de la mémoire, de la représentation d’une partie des personnalités dans l'espace public, il y aura  des revendications ; si notre génération n'a pas le courage de faire cela il y en aura dans 25 ans, 50 ans et 100 ans." 

Le déni ne mène nulle part

" Si on ne choisit de ne représenter dans l’espace public, que certaines catégories de personnes, il ne faut s’étonner que de temps en temps il y ait une baffe qui parte. Je ne suis pas pour qu’on déboulonne les statues. Il faut retirer certaines statues de l’espace public, il y a des statues qui ont d’avantage leur place dans les musées". 

L'ancienne ministre rappelle que Colbert c’est aussi les manufactures françaises, un grand homme d’état, l’organisation de la puissance publique. "Il ne s’agit pas de dire que c’était un esclavagiste et de l'envoyer aux oubliettes". 

Interrogée sur le mot "ensauvagement" utilisé par le ministre de l'Intérieur,elle répond en citant René Char : “les mots savent de nous des choses que nous ignorons d’eux” et commente, "c'est typiquement la situation. Ce mot en dit plus sur le ministre de l’Intérieur que sur les gens qu’il prétend viser. Ensauvagement est un mot de l’imaginaire colonial. Quelles que soient les accointances idéologiques du ministre de l’Intérieur, quels que soient aussi ses calculs tacticiens, il est travaillé par l’imaginaire colonial. 

"Si ça disait quelque chose des gens, je pourrais en parler, mais c’est sans intérêt de parler de choses qui parlent du ministre de l‘Intérieur"

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Dans la perspective de la présidentielle, s'imagine-t-elle dans le rôle de celle qui rassemblera tout le monde autour de son nom ? "La gauche est en train de faire des efforts. Il important que la gauche reprenne le pouvoir (...). Sincèrement, personnellement, je ne me projette pas dans ce rôle-là. Je ne suis membre d'aucun parti politique." répond-t-elle.

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