Covid-19 : "Pour en sortir, il faudrait un puissant désir de liberté" selon l'écrivain François Sureau

François Sureau, écrivain et avocat
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François Sureau, écrivain et avocat ©Radio France - capture d'écran
François Sureau, écrivain et avocat ©Radio France - capture d'écran
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François Sureau, écrivain et avocat, membre de l'Académie française, auteur de Ma vie avec Apollinaire (Gallimard), et de La chanson de Passavant (Poésie Gallimard) est l'invité du Grand entretien.

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François Sureau a entrepris ce travail au moment où la pandémie de coronavirus s'est répandue en France, et a occasionné le confinement de mars 2020. Apollinaire est mort de la grippe espagnole, après avoir combattu dans les tranchées. "Il m’a apporté une sorte de méditation sur sa fin, sur la mort" explique François Sureau.

"On est pris par des choses plus grandes que nous et on a le sentiment d’être envahis dans notre espace intérieur, et avec Apollinaire, on a la manière de se dérober, en allant au devant de son temps".

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Apollinaire a été patriote, pour Clémenceau, mais en même temps "il a été défenseur du féminisme, gay friendly, comme on dirait aujourd'hui. C’est une liberté d'allure."

"Apollinaire va au devant des choses, du cubisme comme de la guerre. Il y a chez lui une part d’enfance, son érudition même est enfantine".

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Pour François Sureau, "il est à la fois de droite et de gauche, antimilitariste et pacifiste, et au combat. Il est de tous les cotés à la fois, ça échappe à notre manie de la binarité et du classement."

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Le "comique un peu sinistre" de la situation actuelle

Concernant la situation actuelle, et la crise sanitaire, il explique : "Ce qui me frappe, c’est le comique un peu sinistre (...). Il y a un côté père Ubu et les trois petits cochons. Quand les grands exécutants du système se mettent à douter, il y a quelques chose qui ne va pas. On assiste en réalité à un effondrement de 10 ou 20 ans de gestion technocratique de la société. C’est ce que décrit Marc Bloch dans "L’étrange défaite" en 1940".

François Sureau évoque la défaite de 40, avec "150 militaires qui finissent par perdre la guerre en raison d’une faute technique, et après, ce corps qui a perdu la guerre, explique que c’est la faute des Français car l’esprit de jouissance l’a emporté sur l’esprit de sacrifice. On leur a dit en gros, 'vous avez trop lu Proust et Gide' et et j’ai eu bien des fois l’impression fâcheuse de ce transfert. Un gouvernement raisonnablement coupable s’en prend à un peuple innocent. En réalité, nous collaborons tous à ce transfert de responsabilité, la presse a été lamentable dans son absence d’esprit critique, j’ai entendu sur une chaîne un journaliste dire 'nous sommes là pour rassurer les Français'."

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La pandémie a aggravé des éléments qui existaient déjà et seront maintenus dans le droit commun,  et "pour en sortir, il faudrait un puissant désir de liberté. Cela suppose chez nous de retrouver la conscience que ce qui nous constitue, c’est cette liberté aventureuse de laquelle tout doit procéder, en-deçà et au-delà de la politique".

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