Franck Montmessin : "Tout ce qu’on fait sur Mars est partagé, c’est un patrimoine de l’humanité"

Représentation du robot de la NASA, Persévérance, à l'approche de la surface de la planète Mars
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Représentation du robot de la NASA, Persévérance, à l'approche de la surface de la planète Mars ©AFP - Handout / NASA
Représentation du robot de la NASA, Persévérance, à l'approche de la surface de la planète Mars ©AFP - Handout / NASA
Représentation du robot de la NASA, Persévérance, à l'approche de la surface de la planète Mars ©AFP - Handout / NASA
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Franck Montmessin, planétologue, directeur de recherches au CNRS au LATMOS (Laboratoire atmosphères, milieux, observations spatiales), et spécialiste de Mars, est l'invité du Grand entretien de France Inter.

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  • Franck Montmessin planétologue, directeur de recherches au CNRS au LATMOS (Laboratoire atmosphères, milieux, observations spatiales), et spécialiste de Mars

Pourquoi ces trois missions quasi simultanées vers Mars ? Sont-elles complémentaires ? Franck Montmessin explique qu'il n'y a "pas de volonté de complémentarité dans ces missions, il y a trois initiatives indépendantes les unes des autres : États-Unis, Chine, Émirats arabes unis. Pour ce dernier, c’est un projet qui a surpris beaucoup de gens mais qui s’avère être une vraie mission scientifique."

"On ne part pas sur Mars quand on veut, on a un créneau qui s’ouvre environ tous les deux ans. On cherche le meilleur créneau possible pour être le plus proche de Mars possible, afin de raccourcir le voyage, selon le positionnement des planètes. Le voyage dure 7 mois. On se retrouve donc avec trois missions qui partent en même temps. Ce n’est pas rare !"

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"Les missions passées ont apporté la preuve que Mars a eu un environnement habitable"

"Avec Perseverance [le nouveau rover américain], on est en train d’ouvrir un nouveau chapitre de l’exploration de Mars", estime le planétologue. "On est passé dans une nouvelle philosophie, qui est d’aller chercher des preuves de vie et de les ramener sur Terre. Les missions passées ont apporté la preuve que Mars a eu un environnement habitable. Ça ne veut pas dire qu’il a été habité, mais ça pose les bases nécessaires pour s’imaginer que la vie a pu s’y développer. Tous ces éléments ont motivé cette ambition de retrouver une trace de vie, des échantillons qu’on pourra analyser sur Terre. Pour l’instant, on a des échantillons qui proviennent de météorites venues de Mars, mais ça ne nous donne qu’un petit panorama de la planète."

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Mais qu'espèrent trouver les scientifiques sur la planète rouge ? "Ce qu’on va chercher, typiquement, ce sont des roches fossiles. Les traces de vie sur la Terre aussi, c’est dans les fossiles qu’on découvre ! C’est le rôle de Perseverance d’identifier et de sélectionner des échantillons. On sait que sur Mars, le meilleur moment où la vie aurait pu attendre, c’est il y a environ 4 milliards d’années, comme sur la Terre. C’est le moment où la vie apparaît, de manière rudimentaire, donc des organismes unicellulaires : on ne parle pas d’os, on est dans un schéma de vie très primaire qui a évolué par la suite. C’est ce qu’on espère trouver sur Mars. L’habitabilité n’y a sans doute pas duré assez longtemps pour que l’évolution s’installe."

"Quand on parle d’habitabilité, c’est la possibilité pour une émergence de vie. Elle passe a priori par la présence d’eau liquide, associée à la présence d’éléments nécessaires à la fabrication de la vie. Si vous rassemblez tous ces éléments-là, alors vous pouvez parler d’habitabilité."

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"Perseverance c’est la première étape", rappelle Franck Montmessin. "La deuxième, c’est d’envoyer un autre atterrisseur qui va aller récupérer les échantillons sélectionnés, les insérer sur une petite fusée qui va se placer en orbite autour de Mars, pour une rencontre avec un autre orbiteur qui renverra les échantillons vers la Terre. On parle d’un retour prévu pour 2031."

"Tant de gens ont œuvré pour que des missions trouvent leur chemin vers cette planète !"

Que nous montrent les dernières images de Mars qui nous sont parvenues ? "Il faut avouer qu’on a quand même pas mal sillonné Mars depuis l’orbite, mais à chaque fois qu’on prend un cliché d’une nouvelle sonde, c’est une nouvelle preuve de l’intérêt qu’on a pour Mars. Ça nous offre un éclairage toujours particulier, pas forcément révolutionnaire mais toujours très émouvant. Tant de gens ont œuvré pour que des missions trouvent leur chemin vers cette planète et nous donnent ces panoramas vertigineux ! La recherche, c’est fait de moments d’excitation très intenses. Quand on a la chance d’avoir participé à ce genre de projets, qu’on voit des choses que personne n’a jamais vues avant nous, c’est un vrai frisson, une source d’adrénaline très puissante."

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"Tout ce qu’on fait sur Mars est partagé pour tout le monde", rappelle le planétologue. "C’est un patrimoine de l’humanité. Tout le monde n’a pas la capacité d’aller chercher dans ces données, mais elles sont faites pour être partagées."

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