

À l'occasion des 50 ans de Charlie Hebdo, un ouvrage anniversaire parait aux éditions Les Échappés.
En plein procès des attentats de janvier 2015, Charlie Hebdo, créé pour contourner la censure du pouvoir gaulliste, revient sur un demi-siècle de combats pour la liberté d'expression, dans un ouvrage en librairie jeudi. Intitulé "Charlie Hebdo, 50 ans de liberté d'expression" (éd. Les Echappés), ce livre retrace sur plus de 300 pages l'histoire mouvementée de l'hebdomadaire satirique et de sa lutte incessante, dès sa création, pour défendre et faire vivre cette liberté, via la reproduction de dessins, reportages, éditos, qui ont marqué l'histoire du journal.
Faisant référence au texte signé par plusieurs médias sur la liberté d'expression (dont France Inter), dont Charlie Hebdo est à l'initiative, "tout le monde est attaché à la liberté d’expression, c’est bien d’officialiser cet attachement" explique Riss, actuel directeur de Charlie et invité du Grand entretien de la matinale de France Inter.
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Charlie Hebdo a été créé en réponse à des mesures prises par le gouvernement en 1970 pour tenter de faire taire le mensuel Hara Kiri, qui avait osé titrer, après le décès du général de Gaulle à Colombey-les-deux-églises, "Bal tragique à Colombey, un mort". Une allusion à l'incendie d'un dancing qui avait fait plus d'une centaine de morts ce mois-là. Le ministère de l'Intérieur avait décidé d'interdire l'affichage et la vente aux mineurs de Hara Kiri. L'équipe du mensuel a eu l'idée de lancer une version hebdomadaire pour riposter.
Charlie Hebdo au fil des ans a abordé tous les sujets de société avec humour. Riss cite l’urgence écologique, la montée du Front National "qui nous inquiétait dans les années 90, et on a aussi vu réapparaitre les religions. Dans les années 90, on été harcelé par les catholiques intégristes".
"On est plus pessimiste que la moyenne et par le rire on essaye de sublimer ce pessimisme. C'est un pessimisme joyeux."
"L’humour est multiforme, nous on aime bien l’humour noir" explique Riss. Mais il faut savoir que "la mort glace les gens, le sexe ça refroidit aussi, les enfants, certains pensent qu'il ne faut pas faire de dessin, chaque lecteur voudrait qu’on respecte ses propres lignes rouges".
"On ne peut pas être consensuel, ce n'est pas possible"
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Le directeur de Charlie Hebdo fait remarquer qu'aujourd'hui les citoyens se retrouvent sur les réseaux sociaux, quasiment dans la position des journalistes en ce qui concerne les règles qui s'appliquent en matière de liberté d'expression.
"La liberté d'expression à laquelle accède n'importe quel citoyen sur les réseaux sociaux se fait avec une espèce de naïveté, chacun pense qu'il peut dire tout ce qu'il veut" estime Riss, invité du Grand entretien de la matinale.
Pour Riss, directeur du journal satirique "la censure se régénère à chaque nouvelle génération et se réinvente à chaque génération, il y a mille formes de censure et même les étudiants deviennent des censeurs, et ne supportent plus les avis différents". Avec les réseaux sociaux, "__tout devient vite scandaleux, il y a une violence morale ou psychologique ou politique, il y a des mini procès staliniens qui sont déclenchés".
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Concernant l'attaque de vendredi dernier à Paris : "Je n'étais pas trop surpris, depuis 5 ans à Charlie on a toujours gardé à l'esprit que des choses comme ça étaient possibles. Des gens comme ça existent, faut faire avec." explique Riss. L'auteur principal présumé a expliqué avoir été choqué par la re-publication des caricatures de Mahomet par Charlie Hebdo. En février 2015, Riss était contre cette re-publication : "je ne voulais pas que ce soit la raison d'être du journal. À l'arrivée du procès, [on les a publiées parce que] ces caricatures sont le mobile du crime." Il était bon, estime Riss, "que ceux qui n'avaient jamais vu ces dessins, se rendent compte qu'ils n'avaient rien d'effrayant en soi".
Cinq ans après l'attaque dont l'équipe du journal a été victime, Riss dit que "une semaine sans rigoler c’est une semaine perdue. On a perdu beaucoup de chose, mais on n’a pas perdu cela".
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