Jean-Michel Blanquer, ministre de l'Education nationale et de la Jeunesse, est l'invité du grand entretien de Léa Salamé et Nicolas Demorand à 8h20.
- Jean-Michel Blanquer Ministre de l’Éducation nationale (2017-2022) et de la Jeunesse et des sports (2020-2022), professeur des universités, docteur en droit et agrégé de droit public
Alors que les écoliers reprennent ce lundi le chemin de l'école après trois mois de scolarisation ébranlés par la crise sanitaire, le ministre de Éducation explique : "Nous savons tous que la situation est imparfaite, la France est l'un des pays qui fait le plus en matière de déconfinement scolaire. Pour moi c'est un enjeu majeur, parce que je considère que l'on ne peut pas laisser les élèves sans école de mars à septembre. Pour moi c'était très important que ces deux dernières semaines soient celles du retour à l'école. Ma tonalité, c'est celle de sérénité et de joie, bien sur avec mille difficultés [mais] je suis heureux de ce retour à l'école".
À ceux qui s'interrogent sur l'intérêt de ces deux semaines de retour à l'école, avant la grande parenthèse des grandes vacances, Jean-Michel Blanquer répond : "Il y a une dimension psychologique que l'on ne doit pas négliger (...) La posture psychologique de l'institution est nécessaire".
"Deux semaines de cours, chaque jour, chaque heure compte, même si c'est une année un peu particulière"
"Il y a un retour d'expérience à faire avec les élèves, et une préparation à ce qui les attends l'année prochaine". Et en cas de non-retour volontaire : "On applique la règle normale, d'abord on leur fait signe. Ensuite ce sont les règles normales qui s'appliquent".
Sur les entretiens individuels en lycées : "Le principe, c'était quand même que des niveaux entiers puisse rentrer avec des entretiens personnalisés pour tous (...) qui doivent se passer systématiquement"
Le confinement : "Une catastrophe éducative mondiale"
Sur le taux d'élèves en décrochage scolaire, que le ministre estimait à 8% au début du confinement, et qu'il estime retombé à 4% : "Tout le monde a mouillé sa chemise (...) C'est comme ça que la France a le taux le moins mauvais d'Europe. Ça fait 500 000 élèves. On a un plan de décrochage pour chaque académie de France."
"Il va y avoir un plan ultra volontariste sur le sujet (...) pour tous les élèves, il va y avoir une évaluation de début d'année pour chaque niveau. On va laisser une marge de manoeuvre aux établissements pour concevoir ce rattrapage", mais il confirme que cette évaluation serait systématique et obligatoire pour CP/Ce1/6e et seconde.
À la question d'un jeune auditeur, élève en sixième, qui se demande comment la rentrée prochaine pourrait se passer, le ministre de l'Éducation répond : "On ne sait pas ou on en sera en septembre", avant d'énumérer les trois cas de figures possibles, de la disparition du virus à son retour en force.
Pourquoi ne pas avoir prolongé l'année scolaire?"Plusieurs raisons de ne pas le faire", avance le ministre : "La première : tout les élèves n'ont pas pâti de la même manière de la situation", explique-t-il, en pronant "une solution très personnalisée" : vacances apprenantes, soutien scolarisé.
"L'enjeu, c'est la personnalisation du traitement de la difficulté scolaire"
Le ministre a enfin tenu à saluer le rôle des chefs d'établissement : "Chacun doit reconnaitre leur rôle fondamental dans la société (...) Évidemment c'est eux qui sont en première ligne, mais devons être tous unis pour relever le défi (...) et reconnaître [leur] travail extraordinaire"
L'équipe
- Production
- Production