"On s'est beaucoup préparé, il y a tous les outils à disposition pour éviter une deuxième vague", assure le directeur général de la Santé, Jérôme Salomon, invité du Grand entretien de France Inter.
- Jérôme Salomon Directeur général de la Santé
"Les indicateurs sont mauvais, les signaux sont très préoccupants, la situation se dégrade semaine après semaine, mais il n'y a pas de fatalité", estime Jérôme Salomon, directeur général de la Santé et invité de France Inter vendredi matin. "Le sort de l'épidémie est entre nos mains parce que nous avons des outils de la prévention", assure Jérôme Salomon qui rappelle l'importance des gestes barrières (lavage des mains, distanciation physique, port du masque).
"On ne peut être qu'inquiet quand on voit que chaque semaine il y a plusieurs centaines personnes qui sont admises à l'hôpital, plus de 120 en réanimation", a estimé Jérôme Salomon. "Les infectiologues sont inquiets, les réanimateurs sont inquiets, personne n'a envie de revivre ces drames. C'est nous qui avons la vitesse de l'épidémie sous le pied, on peut décider d'accélérer ou tous ensemble, collectivement, de la freiner."
Les principaux clusters dans les grands rassemblements
Deux départements, Paris et les Bouches-du-Rhône, sont "particulièrement à risque", pour "des raisons logiques". "Il y a beaucoup de monde, ce sont des zones de densité urbaine, il y a beaucoup de flux de population, beaucoup de transports, beaucoup de jeunes qui ont une activité sociale intense." "Nous surveillons aussi une vingtaine de départements qui sont au-dessus d'un certain seul de vigilance", a ajouté Jérôme Salomon. Si la situation est alarmante en métropole, "il n'y a pas d'alerte en Outre-mer".
"C'est en métropole que nous nous focalisons, sur les lieux les plus fréquentés. Les principaux clusters sont ceux où il y a de grands rassemblements, des événements festifs, amicaux, familiaux", a précisé Jérôme Salomon qui incite les Français à se faire tester. "Il faut se faire tester quand on a des symptômes, même vraiment bénins. Quand on a été exposé, quand on a un collègue, un ami qui est positif. Il ne faut pas hésiter à se faire tester lorsqu'on pense avoir été exposé à un risque."
"Tous les outils à disposition"
Jérôme Salomon a salué la "capacité d'observation" de la France, "devenue très importante". "Nous faisons aujourd'hui environ 100 000 tests par jour, plus de 600 000 par semaine et nous avons dépassé les 6 millions de tests et cela nous permet de bien mieux observer la situation qu'au mois de mars", a-t-il noté. "Il y a une vraie augmentation de l'incidence du virus, ce n'est pas seulement parce qu'on détecte plus. On a, grâce à ces détections de cas et grâce à l' incitation aux tests, une meilleure confirmation que l'épidémie est en train de repartir."
Mais "jamais, dans l'Histoire de France, on n'a fait autant de tests sur une maladie infectieuse. On s'est beaucoup préparé : il y a tous les outils à disposition pour éviter une deuxième vague", s'est aussi félicité Jérôme Salomon.
"Faciliter l'accès aux masques"
"Il faut faciliter l'accès aux masques", a reconnu le directeur général de la Santé. "Nous sommes très attentifs à leur prix, cela va être un outil utile pour les prochains mois, nous allons devoir vivre avec ce virus et donc avec le masque. Aujourd'hui les productions sont massives et le prix du masque va fortement baisser à la rentrée. Il doit être disponible pour les plus précaires, les plus vulnérables."
"Les masques français en tissus sont excellents", a-t-il ajouté, répondant à un auditeur. "L'intérêt c'est qu'ils ont un impact bien meilleur sur notre environnement, on peut les réutiliser, on peut les laver, ils sont moins chers, ils sont fabriqués en France, à proximité de chez vous", a-t-il ajouté.
"On dit tout et son contraire parce qu'il faut rester humble et modeste... Nous ne savions rien au mois de janvier, nous avons appris mais il reste beaucoup d'incertitudes. Au fur et à mesure que nous en savons plus, nous adaptons notre dispositif", a-t-il conclu.
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