Olivier Faure : "Nous ne sommes pas condamnés au duel entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen"

Olivier Faure, premier secrétaire du Parti socialiste, invité de France Inter le 29 juin 2020
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Olivier Faure, premier secrétaire du Parti socialiste, invité de France Inter le 29 juin 2020 ©Radio France - Radio France
Olivier Faure, premier secrétaire du Parti socialiste, invité de France Inter le 29 juin 2020 ©Radio France - Radio France
Olivier Faure, premier secrétaire du Parti socialiste, invité de France Inter le 29 juin 2020 ©Radio France - Radio France
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Olivier Faure, premier secrétaire du Parti socialiste, député PS de Seine-et-Marne, est l'invité de 8h20.

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  • Olivier Faure Député de Seine-et-Marne, Premier secrétaire du Parti socialiste

"Il y a deux tours, donc je ne cherche pas la gloriole ce matin", assure le premier secrétaire du PS. "Je dis simplement aux Françaises et aux Français qu’hier soir, dans le vote, il est apparu quelque chose d’invraisemblable jusqu’ici : nous ne sommes pas condamnés à vivre le duel entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen l’année prochaine. Depuis hier soir, nous savons que les Français ont choisi majoritairement de prendre soit les candidats de la droite, soit les candidats de la gauche, et le bloc social et écologiste est même devant la droite. Il y a même une possibilité de victoire ! Il faut confirmer ce résultat dimanche prochain, et faire en sorte de l’amplifier, parce qu’il est exceptionnel par rapport à ce que tout le monde pouvait attendre."

"Les sondages se sont plantés au européennes, aux municipales, aux régionales"

"Je veux bien qu’on nous dise en permanence que les sondages font l’élection, mais la réalité c’est qu’ils se sont plantés aux européennes, ils se sont plantés aux municipales, et aux régionales. Pourquoi voudrait-on maintenant nous conditionner avec cette idée qu’il y aura un deuxième tour Macron / Le Pen ? Il y a eu plus qu’un sondage hier soir, il y a eu une élection : ça doit dicter notre propre façon de pensée. Maintenant, ça demande à être confirmé, je ne veux pas être dans une euphorie prématurée, surtout au beau milieu d’une crise démocratique."

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Pour Olivier Faure, "la cause principale [de l’abstention] c’est la confusion qui règne, avec le sentiment qu’au fond, tout s’équivaudrait, tout serait identique, qu’il n’y aurait pas de différence entre les offres politiques. Il y a des choix politiques qui sont opérés par les uns et les autres, et ça suppose qu’on y fasse attention : la droite et la gauche, c'est différent."

Sur la liste de gauche qui ne veut pas se retirer en PACA au profit de Renaud Muselier, il estime que "c’est irresponsable, et je réitère mon appel : cette liste doit se retirer. Il y a aujourd’hui près de 5 points d’écart entre la liste du RN et la liste de Renaud Muselier, nous ne pouvons prendre aucun risque face à l’extrême-droite, ce n’est pas imaginable. La gauche ne peut pas porter le poids d’une victoire du RN, qui serait un tremplin pour Marine Le Pen l’année prochaine. Je comprends que ce soit très difficile. Nous avons fait le choix en 2015 d’un double sacrifice dans les Hauts-de-France et en PACA. Évidemment que ça coûte ! Mais c’est aussi ça la politique, c’est ne pas simplement se poser la question de soi, c’est se poser la question des dynamiques que l’on crée ou qu’on laisse se créer face à nous. On ne peut pas prendre le risque d’une victoire du RN dans cette région, et il n’y aura pas de socialiste au deuxième tour en PACA."

"La force motrice à gauche reste le PS"

"Il y avait 8 régions dans lesquelles les socialistes et les écologistes n’étaient pas en accord au premier tour, et l’essentiel de ces primaires ont été gagnées par les socialistes. Ce bloc social et écologiste peut être en mesure demain de créer la surprise. Julien Bayou a fait une bonne campagne qui lui permet d’être devant. Nous n’allons pas non plus en tirer des conclusions extraordinaires : sur la France entière, il y a un écart important, et la force motrice à gauche reste le PS."

Il évoque aussi le cas de Carole Delga en région Occitanie, qui refuse un accord avec la liste France Insoumise : "Il y a selon les régions des rapports différents aux Insoumis, tout simplement parce qu’ils se sont comportés de manière différente. Des gens qui font campagne quasi exclusivement contre Carole Delga pendant plusieurs mois, qui ensuite viennent frapper à la porte, il y a quelque chose d’incongru. Je comprends parfaitement son choix [de refuser une alliance au second tour]."

Il revient aussi sur l'échec dans les Hauts-de-France, malgré une liste d'union : "Que se serait-il passé si l’on avait eu quatre listes en Hauts-de-France ? Nous serions sans doute au score de la République en Marche, avec des scores en-dessous de 10. C’est parce qu’il y a eu l’unité qu’il y a une liste au second tour. Je note par ailleurs que même avec simplement les socialistes et les écologistes en Normandie, nous avons réussi à faire plus de 18 %."

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